Physiologie du suicide

Article : Physiologie du suicide
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6 octobre 2015

Physiologie du suicide

hara kiri

Notre société, nos religions n’acceptent pas, ne conçoivent pas le suicide.

Il est promis au suicidé les affres de l’enfer ainsi que la promesse d’errer entre 2 mondes, tourmenté, en attendant l’heure prévue de sa mort qu’il a volontairement anticipé.

Mais le futur suicidé ne vit-il pas déjà un enfer? N’a t-il déjà pas trouvé son existence si apocalyptique, si insupportable, si douloureuse, si désespérée, si compliquée, si insignifiante qu’il a préféré y mettre un terme plutôt que de prolonger cet enfer sur terre?
Le suicide n’est-il pas l’euthanasie préférable face à une cancer social métastasé incurable, atroce, incompris, sous-estimé? 

Non dit la société! Non disent les religions!

Tant qu’il y’a de la vie, il y’a de l’espoir! Et l’espoir ne fait-il pas vivre dit-on?

Mais quelle vie?!?

La menace et la promesse d’un châtiment pire que la mort, pire que l’enfer sur terre que vit le prochain suicidé sont-elles des moyens dissuasifs pour ne pas passer volontairement de vie à trépas ?
Derrière tout suicide ou toute tentative de suicide se trouve un désespoir, un cri silencieux au milieu d’une foule, d’un monde, d’un entourage sourd et aveugle.

Le suicide n’est pas un accident, c’est un processus, un chemin, un parcours.

Le suicide n’est pas LA solution, c’est juste une hypothèse, une théorie, une expérience, un traitement expérimental, une avant dernière solution…

Il n’est qu’une violente claque pour l’entourage sourd et aveugle qui n’a pas su voir, lire, écouter les imperceptibles indices, mais oh combien évidents! étalés ça et là, par le futur volontaire défunt, à titre posthume certes.
Tout suicidé aurait aimé être sauvé, de justesse, au dernier moment, au moment où le coup allait partir, où le cœur allait s’arrêter, où le souffle allait se perdre, où l’âme allait quitter.

Les indices laissés pendant les jours, les semaines, les mois précédant l’acte sont plus parlants, pour qui sait écouter, que la plus détaillée des lettres d’adieu.
Mais qui sait écouter? Qui peut voir? Qui peut comprendre?

Est-ce l’époux ou l’épouse fatigué(e) de la mauvaise humeur conjugale chronique?

Est-ce les enfants insouciants de la fatigue paternelle chronique?

Est-ce les amis inconscients du manque d’initiative inhabituel?

Est-ce les collègues contents de la tolérance patronale providentielle?

Seule la foi retient!

Seule la prière maintient!

Seul Dieu comprend!

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