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Physiologie du suicide

hara kiri

Notre société, nos religions n’acceptent pas, ne conçoivent pas le suicide.

Il est promis au suicidé les affres de l’enfer ainsi que la promesse d’errer entre 2 mondes, tourmenté, en attendant l’heure prévue de sa mort qu’il a volontairement anticipé.

Mais le futur suicidé ne vit-il pas déjà un enfer? N’a t-il déjà pas trouvé son existence si apocalyptique, si insupportable, si douloureuse, si désespérée, si compliquée, si insignifiante qu’il a préféré y mettre un terme plutôt que de prolonger cet enfer sur terre?
Le suicide n’est-il pas l’euthanasie préférable face à une cancer social métastasé incurable, atroce, incompris, sous-estimé? 

Non dit la société! Non disent les religions!

Tant qu’il y’a de la vie, il y’a de l’espoir! Et l’espoir ne fait-il pas vivre dit-on?

Mais quelle vie?!?

La menace et la promesse d’un châtiment pire que la mort, pire que l’enfer sur terre que vit le prochain suicidé sont-elles des moyens dissuasifs pour ne pas passer volontairement de vie à trépas ?
Derrière tout suicide ou toute tentative de suicide se trouve un désespoir, un cri silencieux au milieu d’une foule, d’un monde, d’un entourage sourd et aveugle.

Le suicide n’est pas un accident, c’est un processus, un chemin, un parcours.

Le suicide n’est pas LA solution, c’est juste une hypothèse, une théorie, une expérience, un traitement expérimental, une avant dernière solution…

Il n’est qu’une violente claque pour l’entourage sourd et aveugle qui n’a pas su voir, lire, écouter les imperceptibles indices, mais oh combien évidents! étalés ça et là, par le futur volontaire défunt, à titre posthume certes.
Tout suicidé aurait aimé être sauvé, de justesse, au dernier moment, au moment où le coup allait partir, où le cœur allait s’arrêter, où le souffle allait se perdre, où l’âme allait quitter.

Les indices laissés pendant les jours, les semaines, les mois précédant l’acte sont plus parlants, pour qui sait écouter, que la plus détaillée des lettres d’adieu.
Mais qui sait écouter? Qui peut voir? Qui peut comprendre?

Est-ce l’époux ou l’épouse fatigué(e) de la mauvaise humeur conjugale chronique?

Est-ce les enfants insouciants de la fatigue paternelle chronique?

Est-ce les amis inconscients du manque d’initiative inhabituel?

Est-ce les collègues contents de la tolérance patronale providentielle?

Seule la foi retient!

Seule la prière maintient!

Seul Dieu comprend!


Péridurale ou pas péridurale, this is the question ….

péridurale
De nos jours certaines futures mamans préfèrent bénéficier de la péridurale, c’est-à-dire accoucher sans douleur, tandis que d’autres préfèrent vivre pleinement leur accouchement comme leur mère et leur grand-mère…
Quoi qu’il en soit, ce choix leur appartient.

Qu’est qu’une péridurale ?

Il s’agit d’un procédé très efficace pour arrêter les douleurs de l’accouchement.
Quand le travail est en route et que la dilatation du col est suffisante (2/3 cm), le médecin anesthésiste place un petit cathéter dans le dos de la future maman qui permettra d’acheminer le produit anesthésique jusqu’aux racines nerveuses.

La patiente continuera à ressentir les contractions mais sans la douleur qui les accompagne.
Cette anesthésie facilitera le travail de l’obstétricien en cas de césarienne ou de forceps.

Renseignez- vous auprès de votre médecin. Une consultation avec le médecin anesthésiste devient obligatoire à la fin du 8e mois.

Quelles sont les conditions pour en bénéficier ?
• Réunir les conditions (aussi bien chez la future mère que le bébé) d’un accouchement normal
• Avoir des antécédents médicaux sans particularités
• Avoir un bilan sanguin.
• Pas des troubles de la coagulation.
• Pas d’allergie au produit anesthésiant.
• Pas de maladie neurologique.
• Pas de fièvre (supérieur à 38°) le jour de l’accouchement,
• Pas d’infection cutanée dans la zone de la piqûre.
• Ne pas arriver en retard à la maternité, c’est-à-dire que le travail est déjà largement engagé…

Quelles sont les complications en cas de péridurale ?

La technique de la péridurale est très bien maîtrisée par les anesthésistes.
Il y a beaucoup de rumeurs faisant état de risque de paralysie ou de douleurs séquellaires, mais la quasi-totalité de ces rumeurs sont fausses.
Si une visite pré anesthésique a été bien faite ainsi qu’un bilan pré anesthésique, les risques sont écartés et celles qui courent un risque de complications sont orientées vers d’autres méthodes de gestion de la douleur.
Il faut quand même reconnaître que, comme tout acte médical, le risque zéro n’existe pas ! Une simple injection intra musculaire comporte un risque (traverser une route aussi).
Mais ce risque est d’autant plus maîtrisé que la patiente a fait l’objet d’un bilan et que le praticien est expérimenté.
La péridurale est-elle le seul moyen de gérer la douleur pendant l’accouchement ?
Il existe d’autres techniques de gestion de la douleur lors du travail telles que le yoga, les techniques de relaxation, les techniques de respirations.
De manière générale, bénéficier de cours de préparation à l’accouchement permet de disposer de toutes les informations théoriques et pratiques pour pouvoir gérer au mieux son accouchement, en collaboration avec son gynécologue ou sa sage-femme.

Bonne chance !!!!


Astuces pratiques pour tomber enceinte plus rapidement

test de grossesse

Vous êtes mariée depuis plusieurs mois voire plusieurs années et le bébé tant attendu tarde à se montrer, voici quelques trucs et astuces pour « augmenter » vos chances de maternité :

Astuce N°1 : Calculez votre période féconde : c’est simple, il faut déterminer votre jour d’ovulation d’abord. Date d’ovulation = durée du cycle – 14.

Soit pour un cycle de 30 jours : 30-14= 16 donc l’ovulation se fera le 16ème jour.
Pour un cycle de 25 jours : 25-14=11, l’ovulation se fera le 11ème jour.

La période féconde sera donc entre 4 jours avant la date de l’ovulation et 2 jours après.
Il faut compter à partir du jour de l’arrivée des règles.

L’astuce est d’avoir des rapports sexuels : la VEILLE du jour de l’ovulation, le JOUR même de l’ovulation ainsi que le LENDEMAIN du jour d’ovulation.

Il faut aussi observer une période d’abstinence de 3 jours avant la veille du jour de l’ovulation.
EXEMPLE 1 : si on ovule le 16ème jour : pas de rapports les 12ème ,13ème, et 14ème jour puis rapports le 15ème, 16ème et 17ème jour.
EXEMPLE 2 : si on ovule le 11ème jour : pas de rapports les 7ème ,8ème, et 9ème jour puis rapports le 10ème, 11ème et 12ème jour.

EXPLICATIONS : Certes les spermatozoïdes sont censés vivres 4 jours, d’où les 4 jours de fécondité avant la date de l’ovulation, mais, parfois, si la qualité du sperme est insuffisante, ces spermatozoïdes ne vivent que 24 à 48h d’où la nécessité de les concentrer aux dates encadrant le jour de l’ovulation.

De plus, après 3 jours d’abstinence, le sperme est qualitativement et quantitativement à son maximum d’efficacité, conformément aux recommandations pour faire un spermogramme.

Par contre, une abstinence de plus de 4 jours réduit la quantité de spermatozoïdes dans le sperme. C’est pourquoi on demande 3 jours d’abstinence en moyenne avant de faire un spermogramme (analyse qui permet d’évaluer la qualité du sperme). De plus, le fait d’avoir plus de 3 jours successifs de rapports sexuels diminue le nombre de spermatozoïdes dans le sperme.
Si vous n’avez pas la chance d’avoir un cycle régulier, il faudrait avoir au moins 3 rapports sexuels par semaine pour augmenter vos chances de tomber sur la bonne période.

Astuce N°2 : Restez allongée quelques minutes après les rapports sexuels et privilégiez les positions allongées avec la femme en dessous.

EXPLICATIONS : Sous l’effet de la pesanteur, se lever immédiatement après un rapport sexuel ou pire, allez faire un bain intime, réduirait légèrement le nombre de spermatozoïdes accédant à la cavité utérine. Lorsque la pénétration est profonde aussi, l’éjaculat est déposé le plus proche possible de l’entrée de l’utérus Cette théorie n’est pas partagée par tous les médecins, selon certains, les spermatozoïdes les plus vigoureux passent facilement de col de l’utérus quelque soit la position de la femme mais, elle reste acceptable et logique donc, rester allongée 10 à 15 mn après un rapport ne pourrait pas faire de mal de toute façon.

Astuce N°3 : faites manger à votre homme beaucoup de FRUITS
EXPLICATION : Pour avoir de l’énergie, les spermatozoïdes ont une préférence pour un type particulier de sucre appelé fructose et que l’on trouve exclusivement dans….les fruits ! Donc, faites lui manger 5 fruits par jour, quelque soit le fruit, pour booster les spermatozoïdes.

Astuce N°4 : faites portez à votre homme des caleçons à la place des slips serrés.
EXPLICATION : Pourquoi les testicules sont dans les bourses et non dans l’abdomen ? C’est parce qu’il fait trop chaud dans l’abdomen pour eux : 37 degrés. Ils préfèrent 36 degrés en moyenne.
En portant des slips serrés ou des pantalons trop serrés, vous collez les testicules au tronc et donc la température dans le testicule augmente à 37 degrés ce qui…tue les spermatozoïdes. Donc aérez votre entrejambe messieurs. Idem pour les bains trop chauds et trop longtemps donc, privilégiez les douches.

Enfin, au bout de 10 mois de rapports sexuels réguliers sans succès, pensez à aller consulter un gynécologue ou une sage-femme, allez-y en couple de préférence, pour faire un bilan d’infertilité car dans 1/3 des cas le problème se situe chez l’homme, dans 1/3 c’est chez la femme et, dans le tiers restant, les deux conjoints sont à traiter.
Bonne chance !

toubibadakar


Une semaine à Wassadou

Wassadou

Lundi

7h, il faut se lever, le travail commence à 8h. Le temps de prendre un bain et d’avaler un ptit déj et hop, au service. C’est un jour assez particulier ici, (et partout dans le monde je suppose), on a toujours beaucoup de patients, 40 à 65 en moyenne. Il s’agit en général de malades qui ont traîné leur mal durant le week-end et qui nous arrivent à bout de force, parfois avec l’ultime espoir d’être enfin soulagé. On a surtout des cas de palu, de gastro-entérite, beaucoup de rendez vous de contrôle (ils préfèrent venir le lundi). Les hospitalisations du jour sont assez nombreuses, qui pour recevoir un traitement antipalustre par voie intraveineuse, qui pour surveiller une tension artérielle plutôt inquiétante ou une diarrhée rebelle.

En général, les patients sont libérés vers 17h, 2 ou 3 sont souvent retenus quelques jours.
A la maternité, Anne Marie la sage-femme assure ses consultations prénatales (CPN) qu’elle envoie après examen au Dr Zida le médecin-chef pour une échographie en attendant qu’elle soit initiée à cet exercice. Les femmes (consciencieuses) qui ont accouché à domicile durant le week-end à cause du manque criard de moyens de déplacement viennent donc se faire examiner avec leur bébé et en profiter pour se faire délivrer un certificat d’accouchement pour pouvoir déclarer leur enfant à l’état civil.

Vers 13h arrivent les premiers bobos : un coup de hache involontaire sur le pied lors des travaux champêtres ou un morceau de bois déchirant une cuisse en rasant d’un peu trop près une palissade. Leur prise en charge dans la salle de soins est immédiate: désinfection, sutures, pansement. Quand le cas est assez sérieux, les premiers soins sont assurés et le patient est évacué à l’Hôpital Régional de Tamba où le Dr Millogo est d’abord prévenu.

Le boulot fini en général vers 16-17h et impossible d’aller manger avant (vous voyez l’importance du ptit dej du lundi☺). Les soirées sont relativement calmes, 2 ou 3 urgences maximum vers 18h ou 21h. On a alors le temps de se faire une petite séance cinéma en plein air avant ’extinction des feux à minuit.

Mardi matin, 7h30, rebelote

On commence par la visite au bloc hospitalisation : recueil des plaintes, prise des constantes (en général, les aides-infirmiers les ont déjà prises), C.A.T de la journée.
A 8h, la consultation débute. Plutôt relax le mardi, après le rush de la veille, 20-25 malades, c’est un bon score.
C’est un jour ou l’on reçoit surtout les personnes du 3ème âge. La consultation à la Maison Médicale est assez singulière sur un plan : on reçoit en général les patients par tranche d’âge ou par village car, il y a des jours ou l’on ne reçoit pratiquement que des personnes âgées (comme les mardis) ou que des enfants (comme les mercredis) ou que des gens du même village.

On ne comprend pas vraiment pourquoi. Qu’une bonne partie d’un même village se déplace ensemble, ça peut s’expliquer par les longues distances et la nécessité d’aller en groupe dans le même autocar, mais, que des personnes de la même tranche d’âge venant d’horizons divers se retrouve en même temps à la consultation ……!?!Une enquête de comportement s’impose.

Nous, en attendant, nous avons nos jours Pédiatrie ou nos jours Gériatrie et même notre jour accouchement !! J’y reviendrai, patience.

Donc, vers 13h, la consult est achevée et, après un bon repas avec une ambiance à table toujours folle, une petite sieste est possible, parfois entrecoupées par 1 ou 2 patients retardataires (une luxation de la mandibule la dernière fois et une graine dans la narine d’un enfant).

A 17h, il y a un cours de remise à niveau pour le personnel paramédical: rappel des base de l’asepsie et de l’antisepsie, les voies d’injections (SC, IM, IV, IDR), comment bien remplir la pancarte etc. Ces cours se déroulent dans la bonne humeur avec des schémas, des séquences vidéo et même… des cobayes pour la pratique : 0,1 ml d’EPI (eau pour préparation injectable) dans l’avant bras de Frédéric le chauffeur pour le cours sur l’injection intradermique (mieux vaut voir une fois que…….).

Mercredi, jour de marché hebdomadaire au village de Wassadou

La consult se déroule en 2 temps : 5 à 6 patients viennent très tôt et sont rapidement consultés avant 9h, entre 9 et 10h en général il y en a 1 ou 2 mais vers 11h, le gros du lot arrive, une vingtaine.
En fait, les patients vont d’abord au marché faire leurs courses avant de venir à la consultation. Souvent, ce gros lot ne vient pas, trop occupé par les travaux domestiques.

En général c’est la maternité qui a du travail : CPN, Planning familiale. Les hospitalisations du jour sont fréquentes et c’est la maternité qui hospitalise le plus pour des durées supérieures à 3 jours.

Durant l’après midi, si le cours de la veille n’avait été terminé ou fait à cause de la charge de travail, c’est l’occasion de se rattraper.
C’est aussi un jour ou l’on travail souvent la nuit, urgences et évacuations à l’hôpital pour diverses raisons : accouchement dystocique (difficile) chez une primipare, neuropalu, méningo-encéphalite, tétanos (il y en a encore).

La palme revient au jour ou, à 17h, alors qu’il pleuvait des cordes :
– une femme est arrivée sur le porte-bagages du vélo de son mari, en plein travail ! Malheureusement, il s’agissait de l’expulsion, par le membre supérieur, d’un mort-né macéré !
– direction :l’hôpital régional à 70 km,
– retour : 22h, un autre problème : une jeune femme que Badou le maître-d’œuvre est allé chercher à 5 km d’ici (les villageois avaient envoyé un messager à vélo, Frédéric n’était pas encore revenu de l’évacuation), elle venait de Laboya, 13 km, sous la pluie sur une charrette. Son travail durait depuis plus de 15h. Antécédents : 6 Gestes, 6 Pares, les 5 mort-nés !

– C.A.T : Frédéric et Anne Marie retournent à l’hôpital pour une césarienne.
– 1h30 du mat, un enfant de 6 ans, coma fébrile stade II, raideur de la nuque…
– 3ème évacuation, retour à 4h.
– 7h : Debout, on est (Déjà ???) Jeudi, la consult commence dans 1h……..

Jeudi

…Et des jours comme mercredi, on en a eu !!!
8h, La consult reprend, 35 patients en moyenne depuis quelques mois. Au début, c’était le jour le plus calme de la semaine mais maintenant, il rivalise avec le lundi.

Il est prévu,durant les jours où il n’y a pas beaucoup de patients, d’aller visiter certains villages, discuter avec les chefs, les femmes, les sensibiliser sur certains sujets tels que
les dangers de l’accouchement à domicile ou la récupération nutritionnelle.

Cette sensibilisation est très importante et permet de mieux faire connaître la Maison Médicale dans les villages aux alentours.
La journée s’achève calmement et souvent il y a quelques urgences durant la nuit. Une autre particularité du travail ici c’est que les jours où il n’y a pas beaucoup de travail durant la journée, il y’en a toujours la nuit tombée ! Donc, en permanence, l’équipe veille.

Vendredi

C’est le jour des circoncisions… et celui de tous les dangers !
Les futurs circoncis arrivent à 7h, sont pris en charge à l’accueil, rassurés et emmenés dans la salle de soins où a lieu le rituel, sous anesthésie locale. Ils seront ensuite revus en consultation durant l’après-midi.
Les consultations suivent ensuite leur cours normal mais finissent relativement tôt à cause de la grande prière musulmane du vendredi de 14h.

Á 17h, c’est la réunion hebdomadaire regroupant le service de consultation générale, la maternité et l’accueil.
Cette réunion permet de faire le point sur l’activité de la semaine, la vie du service, de faire le bilan de la semaine écoulée et de définir les objectifs de la semaine à venir. Chacun donne son avis sur les différents points de l’ordre du jour et on en débat. En cas de divergences, un vote nous départage.
C’est aussi la réunion préparatoire de, à mon avis, l’activité la plus intéressante et la plus extraordinaire de la Maison Médicale : Les sorties de consultation dans les villages, NOS SORTIES !!!

Un procès verbal est établi durant la réunion et est lu et adopté avant la réunion suivante.

Jour de danger aussi car tous les accidents de la circulation qui ont eu lieu sur la nationale 7 et dont les victimes (une soixantaine) ont été pris en charge par la Maison Médicale ont eu lieu un vendredi (noir).Toutes les victimes ont été pris en charge dans les 10 mn qui ont suivi l’accident. La dernière fois, ils étaient tellement nombreux que même Simon (le gérant de la boutique) a fait des pansements.

A 19h, Rv à la pharmacie pour la vérification du matériel médical et des médicaments pendant que Frédéric charge le matériel dans le véhicule tout terrain, un dernier briefing avec l’équipe mobile avant l’extinction des feux et … repos avant le jour J…

Samedi 6h30 jour de sortie dans la brousse

C’est un plaisir ! On quitte à 7h pour revenir vers 20 ou 23h, fatigué, lessivé mais…. heureux !!
Nous allons dans les villages très difficile d’accès dans la zone Nord du Parc du Niokolo Koba (le record : Mayel Issa, 115 km, 5h de route, un marigot à traverser). Les souches, les ravins, les rivières et surtout, la boue sont garantis.

Une fois, nous étions allés au village de Binguel et juste au moment où nous avons atteint la rivière, il a commencé à pleuvoir!! C’était une vraie patinoire !

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Il a fallu 30 mn pour gagner l’autre rive, sous la pluie et dans la boue la plus épaisse et la plus indécrottable ! Heureusement, les conseils avisés du Père Xavier, le missionaire installé dans le village des Bediks, une ethnie du sud- Est du pays, nous ont sortis d’affaire. Et lors du retour….on a replongé dans la boue….avec joie !

D’ailleurs, depuis l’arrivés du tire-fort, des câbles, des impers, haches et de la pelle, la traversée des obstacles est plus aisée et nos limites sont repoussées.

Quelques soient les difficultés rencontrés, un seul mot d’ordre : il faut y aller, on y va !
La satisfaction morale que l’on tire de ces sorties est la principale motivation du groupe.

Pas une fois, nous ne sommes allés dans un village sans y trouver une situation sanitaire alarmante.

Ces villages sont parfois coupés du reste du pays pendant les mois de pluies ou simplement d’accès vraiment très difficile alors, les gastroentérites et le palu y font des ravages et notre arrivée y est toujours perçue comme providentielle.

Nous participons aussi au respect du PEV (Programme Elargi de vaccination) que nous assurons avec la collaboration d’infirmiers chef de poste de la zone.
De plus, sur la route, souvent on rencontre les femmes Peulh qui viennent de traire les vaches et du lait frais et du lait caillé nous sont toujours gracieusement offerts (on en raffole).

Une fois, un des chefs de village nous a offert un mouton au retour.

De retour à la Maison Médicale, Tata Cons la directrice a toujours la délicatesse de nous faire concocter un délicieux repas de fête. Eh oui, nous rentrons fatigués, fourbus, lessivés, sales mais on trouve toujours l’énergie de faire la bamboula (et de gérer 1 ou 2 urgences parfois, voire une évacuation). Fous nous sommes ?

NON ! Heureux simplement ! D’autant plus que demain c’est….

Dimanche, le jour du Seigneur, et de repos ou plutôt….

….des accouchements. Il y en souvent les dimanches, très tôt.

En général donc les dimanches sont calmes (sauf pour la sage-femme) La communauté chrétienne de l’hôpital va à la messe au village voisin, on s’adonne à la pétanque ou à la lecture, parfois au rugby pour se défouler un peu (encore !!), on en profite pour lire les mails, bricoler ou terminer des travaux ou des études. Il y aura toujours quelques urgences dont il faudra s’occuper.

Ainsi s’achève une semaine classique et il faudra essayer de ne pas aller au lit trop tard pour être frais et dispo le lendemain car, demain c’est….

Lundi….

🙂

Toubib à (Wassadou)


Chronique d’une mort (in)évitable, 2ème partie : 1er vrai décès

mort necat
Le 1er décès, le 1er vrai décès pour un médecin, hante toujours et à jamais. Non pas qu’il ya de faux décès mais, nous entendons par vrai décès, une situation où vous avez tenté en vain d’empêcher le décès qui était peut-être évitable. La volonté divine étant plus forte, sans vouloir verser dans le fatalisme, ces vrais décès nous rappellent combien nous sommes insignifiants et impuissants face à la mort et que Dieu seul a le pouvoir de guérison ultime.

Si le patient arrive, déjà décédé ou dans un état si critique que le décès survient inéluctablement dans les minutes qui suivent, le choc est légèrement moins… traumatisant que si vous avez la sensation d’avoir laissé mourir le patient.
Mon 1er vrai décès est survenu à la dernière année de ma spécialisation, à moins de 5 mois de l’examen de sortie. Récit de ce décès qui hante mes nuits.

Il s’agissait d’une jeune patiente guinéenne reçue vers 2h du matin, enceinte mais dont la grossesse avait dépassé largement le terme prévu, dans un contexte de diabète.

La grossesse était mal suivie, avec un bilan incomplet, sans aucune échographie. Elle était en 1ère phase du travail et l’examen confirma rapidement que l’enfant était décédé depuis plusieurs jours dans son ventre et qu’il pesait plus de 4kg.
Le diagnostic exact était : rétention d’œuf mort (ROM) sur dépassement de terme dans un terrain de diabète gestationnel et macrosomie fœtale en 1ère phase du travail, en bref : une bombe dans notre jargon médical.

J’avais le choix entre : faire une césarienne et extraire un mort-né macéré avec le risque infectieux que cela constitue dans ce contexte de diabète et le risque hémorragique du à la mort du fœtus ou, laisser faire un accouchement par voie basse avec probablement des difficultés à expulsion à cause du poids du fœtus.
J’ai préféré opté pour cette seconde option.

téléchargement

Après un travail rapide (elle était à sa 6ème ou 8ème grossesse), la tête macérée du fœtus est sortie et, comme prévu, les épaules, trop larges, se sont bloquées dans le bassin de la femme. C’est la fameuse dystocie des épaules.

Ici aussi, 2 options possibles : soit une embryotomie : découper le bébé et le sortir en morceaux : option inacceptable à mon niveau (quoique j’ai été obligé de le faire un jour : le récit dans un autre article) ou faire une manœuvre de déblocage des épaules avec le risque de fracturer une clavicule ou de déchirer les voies génitales. Puisque le fœtus été déjà mort, j’ai opté pour cette 2ème option.

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Grâce à cette méthode laborieuse, le fœtus à pu enfin sortir mais il ya eu quand même une hémorragie tout de suite après. La patiente a été conduite sur le champ au bloc opératoire où un examen sous-valves à révélé une déchirure du fond vaginal. J’ai donc réparé cette déchirure par des points de suture et mis en place un tamponnement vaginal pour contrôler le saignement.

Au lendemain matin, en transmettant la patiente à ma relève, j’ai constaté la persistance d’un saignement vaginal, plus abondant que les lochies attendues. J’ai donc suggéré de la retourner au bloc pour un second examen sous-valves.

Quand je suis rentré chez moi, j’ai dormi d’un sommeil perturbé, quelque chose, une sorte d’instinct, ne me lâchait pas. A mon réveil vers 18h, j’ai essayé de joindre en vain le médecin de garde qui m’avait relevé et cela m’a encore plus perturbé.

Jai finalement appelé l’une des sages-femmes de garde et celle-ci m’a annoncé « désolé Doc, la patiente est décédée ! »
Le monde s’est effondré sous mes pieds ! Je venais de tuer une patiente !?

Depuis la mort de mon père, cela a été la plus grande douleur que j’avais vécue.
Non seulement c’était la fin de ma carrière, mais, surtout, c’était une damnation pour moi : j’allais finir en enfer pour avoir tué un être humain !

Je ne saurais dire comment j’ai pu retourner sur le champ à l’hôpital sans faire d’accident durant le chemin. Il fallait que je comprenne : pourquoi ? Que c’était-il passé ? Quelle erreur j’avais commise ? Aurais-je du l’opérer à l’entrée ? Aurais-je du faire l’embryotomie ? Aurais-je mal réparée la déchirure ?

Le médecin de garde m’a expliqué qu’après mon départ, il avait essayé de retourner la patiente au bloc opératoire pour refaire l’examen sous-valve.

Pour être totalement honnête et objectif et sans vouloir lui faire porter la responsabilité de ce décès, l’anesthésiste avait refusé de ré-endormir la patiente. Il aurait justifié son refus par les autres urgences vitales qu’il avait à gérer.

Quoiqu’il en soit, quand finalement, sur l’insistance du médecin la patiente a été installée au bloc, il était trop tard : elle a fait un arrêt cardiaque sur la table et a été réanimée en vain !

La patiente avait-elle une seconde déchirure vaginale que je n’avais pas vue ou que j’avais mal réparée ?
La persistance du saignement était-elle due à cette libération par le fœtus de substances empêchant la coagulation (les thromboplastines) et que l’on retrouve dans les ROM?

Aurait-on pu l’admettre plus tôt au bloc opératoire si l’anesthésiste avait été plus conciliant ?
Dieu seul le sait et Lui seul nous jugera pour ce décès que je ressens encore aujourd’hui comme une douleur et un échec personnel.
A chaque fois, que, dans mon exercice quotidien, je suis confronté à un décès, quelqu’en soit la cause, la blessure de mon 1er vrai décès s’ouvre à nouveau.

Que Dieu nous pardonne !

toubibadakar


Les fibromes utérins: ces toiles d’araignée de l’utérus

Myome

Imaginez, une chambre, qui reste inutilisée pendant des mois ou des années, que risque t-on d’y trouver un jour en l’ouvrant ? Des toiles d’araignée et de la poussière assurément !

Hey bien pour l’utérus c’est la même chose grossièrement. L’utérus est comme une chambre qui sert à fabriquer un bébé. Si pour une raison ou une autre vous n’utilisez pas cette chambre pendant de très nombreuses années après votre puberté, il se peut que votre utérus soit envahi pas des myomes encore appelés fibromes telles des toiles d’araignée pour une chambre inutilisée.

Statistiquement, la moitié des femmes, surtout dans la race noire, après l’âge de 25 ans, ont au moins un fibrome. Ce fibrome peut avoir une taille qui varie entre la taille d’un grain de riz jusqu’à celle d’un pamplemousse ou même plus dans les cas extrêmes.

On ne connait pas vraiment les cases de l’apparition du fibrome mais, on sait que l’hérédité y joue un rôle : il ya des familles à fibrome. On sait aussi que l’on en retrouve plus dans la race noire (la mélanine ?). On sait enfin que le fibrome dépend des œstrogènes, hormones secrétées en grande quantité par la femme entre la puberté et la ménopause. Cette hormonodépendance du fibrome fait qu’à la ménopause, les fibromes régressent ou du moins arrêtent de donner des symptômes.

Ces symptômes du fibrome sont justement des douleurs, au bas-ventre principalement, des saignements en dehors et pendant les règles, un gros ventre parfois. D’autres signes sont moins constants et dépendent de la taille du nombre et de la localisation des fibromes : il s’agit de constipation, de fréquentes envies d’uriner, de difficultés à tomber enceinte, d’avortement, de malposition du bébé pendant la grossesse et d’hémorragies pendant l’accouchement. Contrairement à certains kystes de l’ovaire, les fibromes de donnent jamais de cancers.
La confirmation du diagnostic dans la quasi-totalité des cas se fait grâce à une simple échographie. Dans de rares cas, des examens plus poussés sont nécessaires.

Le traitement dépend des signes du myome se fera en concertation avec son médecin traitant évitant l’automédication et … les décoctions qui aggravent souvent les choses.

Si les symptomes sont minimes, on ne traite pas. Les douleurs et saignement seront traités avec des médicaments. Les difficultés de conception ou les avortements nécessitent souvent d’enlever le myome chirurgicalement surtout que, statistiquement, 50% des femmes infertiles opérées de fibromes tombent enceinte dans l’année qui suit l’ablation du fibrome.

La prévention primaire reste une visite régulière chez le gynéco avec une échographie de routine une fois par an et, si on est dans une famille où il ya des fibromes, autant que possible bien sur, ne pas attendre plus de 5 ans entre 2 grossesses ! Si possible encore une fois.

Pour celles qui ont déjà des fibromes, la décision de traitement médical ou chirurgical dépend du désir de grossesse et des symptômes du fibrome.

Toubibadakar


Décoction pour femme en travail : non à la rose de Jéricho!

CHAJARAT-MARIAM

Décoction pour femme en travail : non à la rose de Jéricho!

– Dr, la patiente a 6 contractions par 10 minutes et elle n’est qu’à 6 cm de dilatation, le monitoring ne cesse de sonner,
– Que se passe t-il, on a mis en place une perf de synto ?
– Non Dr, pas du tout, elle est venue dans cet état. Elle a juste pris une décoction que sa mère lui a donnée…
– Ah non, c’est surement cette fameuse fleur… mettez en place une perf contenant 4 ampoules d’antispasmodiques à flot, il faut absolument réduire la fréquence et la puissance des contractions.
10 mn après…
– Dr, la patiente est à dilatation complète mais les bruits du cœur du fœtus commencent à devenir irréguliers oscillant entre 120 et 90 battements par minute et le liquide amniotique est teinté : purée de pois.
– Ok, apportez moi la ventouse et prévenez le pédiatre….

Le bébé a été sorti par ventouse, il a fallut le réanimer énergiquement mais, Dieu merci, il tiré d’affaire. L’examen du placenta a montré un hématome rétroplacentaire minime.
– Mettez en place les mesures préventives de l’hémorragie du post-partum.
Effectivement, il ya eu une hémorragie vite maîtrisée…

Ce scénario n’est pas totalement fictif mais correspond à une réalité que nous vivons au quotidien en salle de naissance.

Souvent, trop souvent, l’entourage de la femme en travail veut aider en donnant diverses décoctions à cette dernière dans le but d’accélérer le travail.
Il en résulte régulièrement ce genre de scénario, parfois plus dramatique, avec, à la clé, une rupture utérine avec le décès de la mère et ou de l’enfant.

Il faut tirer la sonnette d’alarme sur ces fameuses décoctions qui, certes sont données dans le but innocent d’aider la patiente mais qui, au finish, crée beaucoup de complications.

EXPLICATIONS
La physiologie de la contraction utérine répond à des critères bien spécifiques dont une certaine intensité et surtout une fréquence qui, à l’acmé de la douleur, ne doit pas dépasser 3 à 4 contractions par 10 minutes.

En fait, comme le cœur, l’utérus est un muscle, il se contracte à des intervalles réguliers mais, il doit aussi se relâcher pour se reposer, « pour récupérer ». De ce fait, il se repose même plus qu’il ne travaille en réalité puisque la contraction dure 30 à 50 secondes et le relâchement 2 à 3 minutes.

Si l’utérus se contracte trop fort ou s’il ne se relâche pas suffisamment, à la longue, soit il se rompt comme un claquage chez un sportif faisant un effort trop intense sans avoir pris le soin de s’échauffer, soit il est contracturé comme lors d’une crampe musculaire.

Pour le fœtus, le travail est tout aussi éprouvant que la mère car, pendant la contraction, son approvisionnement en sang est interrompu et celui-ci ne reprend qu’à la fin de la contraction.

De manière imagée, c’est comme si on le torturait en lui enfonçant la tête sous l’eau, le privant ainsi de sa respiration pendant quelques secondes puis le laissait respirer avant de recommencer à la prochaine contraction.
Si les contractions sont donc trop rapprochées, le bébé n’a plus son temps de récupération indispensable.
N’ayant plus suffisamment d’oxygène, il relâche tous ses muscles, dont celui de l’anus et libère donc ses selles dans la cavité amniotique. Cette libération de selles colore en vert le liquide amniotique: on dit qu’il y a souffrance fœtale aiguë.

Cette souffrance s’accompagne d’une perturbation du rythme cardiaque du fœtus, rythme qui s’accélère d’abord, au-delà de 160 battements par minute, puis, si l’on n’intervient pas, puis diminue en dessous de 120 battements par minute, puis devient irrégulier avant de… s’arrêter !

Or, de manière empirique, tous les gynécologues et sages-femmes s’accordent à dire que la quasi-totalité des potions données aux femmes pendant le travail ont pour but et souvent pour effet d’ailleurs (c’est l’effet recherché) une augmentation de l’intensité et la fréquence des contractions utérines.
Il est aisé de constater alors toutes les souffrances fœtales voire les pertes de bébé induites par ces potions. Les mères aussi paient un lourd tribut à cette pratique traditionnelle car cette accélération des contractions entraîne des ruptures du muscle utérin et des hémorragies après l’accouchement.
La complication est encore plus inéluctable lorsque la patiente a un bassin rétréci ou un utérus cicatriciel ou que le fœtus est dans une position anormale (siège, transversale).

Pourquoi ces potions créent-elles cet effet ? On ne le sait pas très exactement !
Mais, il y a un début d’explication.

La potion la plus couramment utilisée dans notre pays est faite à partir d’une plante appelée à tort « la fleur de la Mecque » et donc le nom véritable est « la rose de Jéricho » ou « fleur de Jéricho » ou encore Anastatica hierochuntica.
Il existe une autre variété appelée « plante de la résurrection » ou « fleur de rocher » et dont le nom scientifique est Selaginella lepidophylla originaire du désert à la frontière entre les États-Unis et le Mexique.

La rose de Jéricho fait allusion à la ville biblique de Jéricho, ville qui renaissait sans cesse de ses cendres tout comme cette plante. Malgré son aspect asséché et rabougri, lorsqu’on la plonge dans de l’eau, la rose de Jéricho s’ouvre et revit de manière spectaculaire.
Jéricho actuellement est une ville de Cisjordanie dans les territoires autonomes palestiniens.

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Dans les pays où cette plante est utilisée, les femmes boivent l’eau dans laquelle est trempée la rose de Jéricho pour faciliter l’accouchement.
A noter qu’elle est aussi utilisée dans les rites du vaudou et de la santeria en Amérique latine pour invoquer l’amour et la fortune.
Il n’y a pas eu suffisamment d’études pour comprendre l’action de cette plante, mais on pense qu’elle contiendrait une substance identique ou proche du syntocinon.
Ce syntocinon est une hormone sécrétée par le corps de la femme. Elle est synthétisée et utilisée en médecine pour augmenter des contractions utérines trop faibles.
Le problème est que nous l’utilisons à raison d’une ou deux ampoules maximum pendant le travail or, si c’est une décoction, il est évident que dosage n’est pas du tout maîtrisé d’où cette accélération excessive des contractions et son cortège de complications.

Toutes les potions traditionnelles ne sont pas issues de la rose de Jéricho certes, mais, si elles ont pour effet d’accélérer le travail, leurs conséquences sont tout aussi désastreuses.

Qu’en est-il des eaux bénites faites à base d’extraits de versets du Coran, ou d’un autre livre saint puis délavés dans de l’eau ? Elles ne sont pas censées contenir de substances pharmaco-actives comme pour les plantes ?
Eh bien je répondrai ceci : le pouvoir de la prière est indéniable, pour les croyants en tout cas ! Donc, toutes les prières sont les bienvenues pour traverser l’épreuve de l’accouchement. Je suis donc d’accord pour toute eau bénite à enduire sur le corps, à prendre en bain rituel et même à porter comme gris-gris si le cœur ou la foi vous en dit.

Cependant, je déconseille fortement de boire toute potion, ne pouvant faire la différence entre une eau bénite ou une décoction de rose de Jéricho ou de je ne sais quelle plante qui pourrait compliquer l’accouchement.
Ce que vous ignorez peut-être mesdames, c’est que nous autres, personnel de santé, aussi, avant de rentrer en salle d’accouchement ou au bloc opératoire, nous prions pour vous, votre salut et pour le salut de votre bébé, car de votre salut, dépend le notre !

Alors, comme j’ai l’habitude de le conseiller à mes patientes à la dernière consultation prénatale : « Madame, takal, saangoul, diwoul loula nekh ! wayé, boul naaan dara !!!

Traduction: « Mme, portez (des gris-gris) prenez des bains (rituels), enduisez-vous (de toutes les potions magiques que vous voudrez) mais, ne buvez absolument rien !!!!

A bon entendeur ….

Toubibadakar


Équation ministérielle: 35 inutiles = 23 utiles

Sénégal-drapeau

Trente-cinq ministres, c’est vraiment trop pour un pays comme le notre, sans compter les nombreux « rang de Ministre ». Le contenu de la liste ministérielle est hallucinante avec les doublons et les postes…inutiles.

Pour une meilleure efficacité et efficience, ces 35 Ministres pourraient facilement être convertis en moins de 25.
Voici une proposition de composition ministérielle… sans superflus.

1. Premier Ministre
2. Ministre de la Santé et de l’Action sociale
3. Ministre des Forces armées
4. Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique
5. Garde des Sceaux, Ministre de la Justice
6. Ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur
7. Ministre du Tourisme et des Transports aériens
8. Ministre de l’Energie et du Développement des Energies Renouvelables
A fusionner avec le Ministre de l’Industrie et des Mines
9. Ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement
10. Ministre du Commerce, Secteur informel, de la Consommation, de la Promotion des Produits locaux et des PME
11. Ministre de la Pêche et de l’Economie maritime
12. Ministre de la Formation professionnelle, de l’Apprentissage et de l’Artisanat
13. Ministre des Postes et des Télécommunications
A fusionner avec le Ministre de la Culture et de la Communication
14. Ministre de la Jeunesse, de l’Emploi et de la construction citoyenne
A fusionner avec le Ministre des Sports
15. Ministre du Travail, du Dialogue social, des Organisations professionnelles et des Relations avec les institutions
A fusionner avec le Ministre de la Fonction Publique, de la Rationalisation des effectifs et du Renouveau du secteur public
16. Ministre de l’Environnement et du développement durable
A transformer en Ministère de l’Environnement et de l’Ecologie
17. Ministre de l’Economie, des Finances et du Plan
A transformer en Ministre de l’Economie et des finances avec son
18. Ministre Délégué auprès du Ministre de l’Economie, des Finances et du Plan, Chargé du Budget
19. Ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural
A fusionner avec le Ministre de l’Élevage et des Productions animales
20. Ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfance
21. Ministre des Infrastructures, des transports terrestres et du désenclavement
A transformer en Ministère du transport terrestre
22. Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche
A fusionner avec le Ministre de l’Education nationale.

A supprimer :
o Ministre du renouveau urbain, de l’Habitat et du cadre de Vie
o Ministre de la Gouvernance locale, du Développement et de l’Aménagement du territoire
o Ministre de la Promotion des investissements, des partenariats et du développement des Téléservices de l’Etat
o Ministre de l’intégration Africaine, du NEPAD et de la Promotion de la Bonne Gouvernance
o Ministre Délégué auprès du Ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfance, Chargé de la Micro-finance et de l’Economie solidaire
o Ministre délégué auprès du Ministre du renouveau urbain, de l’Habitat et du cadre de vie, chargé de la restructuration et de la requalification des banlieues.
o Ministre délégué auprès du Premier ministre porte parole du gouvernement (vraiment inutile !!!)

Messieurs les politiques, inspirez vous en !


Le combat de Bouki-la-hyène

leuk-et-bouki

Il était une fois, au village des animaux de Ndoumbélane, une situation très désagréable. Il ne se passait pas un jour sans que quelqu’un ne signale un vol à son domicile, la destruction de ses cultures ou le sabotage d’une construction. La situation commençait à devenir vraiment énervante. Or, à chaque fois, le seul et unique coupable de ces problèmes, n’était autre que l’éternel… Bouki-la-hyène.

Il était à l’origine de tous les conflits et tous les dégâts.

Alors, tous les animaux se sont réunis un jour pour trouver une solution définitive à ce problème ambulant.

Bouki-la-hyène a donc été convoqué et Oncle Gaïndé-le-lion lui dit :
– Bouki, tu crées vraiment beaucoup de problèmes ! Chaque jour, tu es mêlé dans des histoires de vols, de vandalisme, de destructions de biens, de mensonges, de malversations. Ça suffit !

– Oncle Gaïndé, tout ceci n’est que calomnie. Je suis toujours innocent. Ce sont les autres animaux qui m’accusent à tort et qui se moque de moi. je n’ai jamais fait de bêtises, je suis le plus sage de tout le village, répondit Bouki-la-hyène.

– Voici un autre grand mensonge Bouki, continua Oncle Gaïndé. Moi-même je suis témoin de tes bêtises. Nous nous sommes tous réunis et avons décidé de te donner une sévère correction : tu seras battu !

– Ce n’est pas juste mais j’accepte. Cependant, je préfère que la correction me soit donnée par un seul animal, sinon ce serait trop déloyal, vous tous contre moi, ce serait injuste, continua Bouki.

– Pour une fois, tu as raison, accepta Oncle Gaïndé, nous allons demander à un d’entre nous de te corriger alors.

– Ce n’est pas fini, l’interrompit Bouki-la-hyène. Pour me corriger, il faudra d’abord que ce soit lors d’un combat, un duel, et c’est moi qui choisirai mon adversaire.

– Bouki, tu exagères là, s’énerva Oncle Gaïndé. Mais d’accord ! Choisis ton adversaire, qu’on en finisse.

Alors, Bouki-la-hyène se retourna et regarda toute l’assistance.

Il regarda d’abord Segg-le-léopard : « Il faut être fou pour l’affronter lui », pensa- t-il.
Plus loin, il vit Mame Gniey-l’éléphant : « Trop gros », dit-il .
Vers la gauche, Golo-le-singe se grattant la tête : « Trop agile, difficile à attraper », songea-t-il Tout derrière, il aperçu Djamala-la-girafe : « Trop grande celle là », pensa t-il.

Assis dans son coin, il y avait Leuk-le-lièvre. Bouki le regarda longuement, puis, il se dit : « Celui là est un peu trop malin, il est suffisamment petit pour que je puisse le battre mais je suis sûr qu’il va encore me jouer un sale tour, comme il me le fait toujours. Ce n’est pas prudent de le choisir comme adversaire. »
Dans sa réflexion, Bouki aperçut une ombre furtive qui essayait de quitter en douce le lieu de la réunion et il cria :

« BEY !!!!!! Bey-la-chèvre, jubilait Bouki ! C’est Bey que je choisis comme adversaire. »

chevre

– Non, mais arrête Bouki ! répondit Oncle Gaïndé-le-lion. Tu ne peux pas choisir Bey, ce n’est pas raisonnable, choisis quelqu’un d’autre !

– Ah non, Oncle Gaïndé, tu étais d’accord pour que je choisisse mon adversaire, j’ai choisi Bey-la-chèvre, ce sera elle sinon on laisse tomber, répliqua Bouki grognon !

Tout le monde essaya de faire changer d’avis Bouki mais il resta inflexible.

Depuis que son nom a été prononcé par Bouki-la-hyène, Bey-la chèvre n’arrivait plus à se contenir : elle tremblait de tous ses membres. Elle était à un doigt de quitter l’assistance quand Bouki l’a aperçue et choisie. Quelle malchance !

Elle tremblait tellement que ses dents s’entrechoquait : kat-kat-kat-kat-kat…

Elle en avait perdu la voix et se contentait de lancer des « mbééééé !»

Alors, Mame Mbonaate-la-tortue proposa une solution :

– D’accord Bouki, tu as choisis ton adversaire mais ce choix est pour le peu inéquitable. Dans ce cas, il faut donner à Bey-la-chèvre un délai de quelques jours pour qu’elle puisse se préparer physiquement.

– OK, pas de problème ! Je lui accorde un délai de 15 jours, répliqua Bouki, content, puis il s’en alla déjà victorieux.

Bey-la-chèvre était inconsolable. Elle était atterrée, désespérée !

Même les encouragements de ses amis n’y faisaient rien.
Oncle Gaïndé-le-lion enleva son « Ndomb lapeu-také», le gris-gris qu’il portait sur son bras et qui lui valait son fameux coup de patte auquel nul ne pouvait résister. Il lui tendit mais les pattes de Bey-la-chèvre étaient trop fines pour retenir le gris-gris. Oncle Gaïndé finit par passer le gris-gris autour du cou de Bey comme un collier.
Golo-le-singe essayait de lui apprendre des prises de judo et des feintes, mais Bey était encore trop paniquée pour comprendre quoi que ce soit. Elle se contentait juste de trembler : kat-kat-kat ……

Pendant 15 jours donc, Bey-la-chèvre subit un entrainement intensif : des « appui-avant », du footing, de l’haltérophilie, du kung-fu, du karaté, du judo, de l’aïkido et j’en passe. Tous les animaux sont passés pour lui donner à tour de rôle une astuce, une botte secrète, un conseil, un gris-gris mais elle restait inconsolable, tremblant de tous ses membres.

Bouki, quant à lui, restait introuvable. Personne ne l’a vu nulle part jusqu’au jour du combat.

Le combat avait été fixé à 18h au stade de Ndoumbélane et, très tôt, les supporteurs des deux camps avaient occupés toutes les places. Le stade était plein comme un œuf, personne ne voulait louper le combat du siècle.

combat

Les supporteurs des deux camps ? C’était trop dire, tout le monde était avec Bey.
Tout le monde était là sauf… Bouki-la-hyène. Où pouvait-il bien être à quelques heures du coup de sifflet ?

17h30, pas de nouvelles de Bouki…
17h45 : pas de nouvelles de Bouki…
17h50 : rien…
17h55 : On aperçoit Bouki qui apparait au loin, rentrant tranquillement dans le stade, avec un seau sous le bras.

– Bouki, où étais-tu ? Qu’est-ce qu’il y a dans ton seau ? lui demandèrent les animaux.

– Ce n’est pas votre problème ! Vous m’avez tous ignoré depuis 15 jours, vous avez tous bien montré que Bey-la-chèvre était votre favori, continuez comme cela et ne vous mêlez pas de mes affaires, rétorqua Bouki furieux.

– Mais dis nous juste ce qu’il ya dans ton seau.

– Non, laissez moi tranquille, termina sèchement Bouki.

Bouki alla donc seul dans son coin, toujours avec son seau recouvert d’un torchon. Les quelques curieux venus pour essayer de soulever le torchon furent rudement chassés par un Bouki intraitable.

Bey de son coté, était à son 15ème bain rituel (safara) avec toutes sortes d’eaux bénites venues des plus grands marabouts de la brousse. Elle avait tellement pris de bains qu’on ne savait plus si elle tremblait de peur ou de froid.

A 18h donc, Leuk le-lièvre, l’arbitre, donna le coup de sifflet, non sans donner des recommandations d’usage :

– Pas de coup bas, pas de coup en dessus de la ceinture, pas de morsure d’oreille (Tyson), on ne continue pas le combat en dehors des sacs de sables, ordonna t-il aux protagonistes.

Au le coup de sifflet, contrairement à ce que l’on pouvait craindre, Bouki ne se ruât pas sur Bey, il se contenta juste d’un balancement de bras calme (leweuto).

Soudain, il attrapa une des pattes de bey.

Un tonnerre de cris d’angoisse s’éleva des gradins, Bey était perdue, elle allait être terrassée par Bouki.

Il n’en fût rien ! Bouki tira la patte de Bey jusqu’à son coin, mis sa main dans son fameux seau et en sorti un produit indéterminé dont il enduisit copieusement la patte de Bey avant de la lâcher.

Lorsque Bey fut lâchée, elle couru, haletante jusqu’à l’autre bout le l’arène en criant : « Mbééééééé !!!! »
Bouki lui, était tout aussi calme et repris son jeu balancement de bras.

Leuk-le-lièvre, l’arbitre, a pu convaincre Bey après de gros effort, de reprendre ses esprits, et le combat aussi.
Au bout de quelques minutes, Bouki saisit à nouveau une seconde patte, la tira jusqu’à son seau et la ré-enduisit de son produit. Bey était effondrée, ses pattes baignaient dans du …

Quelques minutes après, Bouki agrippa fortement l’échine de Bey et reprît une poignée de son produit et l’étala sur le dos de son adversaire. Bey n’en pouvait plus de crier.

Après une folle course poursuite, Bouki plongea sur adversaire, la coinça dans le creux de son aisselle, la traina jusqu’au seau et enduisit la tête et le museau de Bey du fameux produit.

A ce moment, Bey, sortit sa langue et lécha le produit en question dont on l’enduisait depuis 15 mn et s’écria :
« C’EST DE LA MARINADE !!!! »

Bouki avait décidé de mariner Bey-la-chèvre avant même de l’avoir vaincue et tuée.
Le stade était sens dessus-dessous. C’était incroyable ! Les animaux sur les gradins étaient partagés entre incrédulité et hilarité.

La seule pour qui la situation n’était pas drôle, c’était Bey, qui courrait en rond en criant : « C’est de la marinade, c’est de la marinade ! »
Bouki, dans un ultime effort attrapa finalement Bey, la souleva jusqu’au plus haut, d’une main. De l’autre, il prit de son seau une copieuse poignée de marinade de son seau, l’étala sur le ventre de Bey, la dernière partie à mariner : Bey était fin prête pour lui.

Bey était enfin fin prête pour l’estocade finale.

La marinade était complète.

La tension était à son comble, le ciel raisonnait des cris horrifiés de tous les spectateurs.
Bouki, qui maintenait toujours Bey en l’air, se rendit compte qu’il y avait une goutte de marinade qui perlait du ventre de sa proie.

Il souleva alors Bey plus haut, avec ses 2 bras, la mis au dessus de sa tête en essayant de capter au vol cette de goutte de marinade qui perlait et qui le faisait saliver abondamment. Il était hors de question de perdre une goutte de marinade.

En essayant de se concentrer sur cette goutte, Bouki finit par trébucher sur une pierre et chuta lourdement sur le sol, les 4 fers en l’air (4 appuis), écrasé par le poids de Bey au dessus de lui.
Bey venait de « terrasser » Bouki !

Moralité : il ne faut pas mariner la chèvre avant de l’avoir terrassée (ou vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué)

le combat

A bientôt pour une autre histoire.

toubibadakar


Contraception ou pas contraception: the end !

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Mise en situation : Votre voisin est hypertendu comme vous. Le médicament qu’il prend semble très efficace. Vous n’avez pas le temps d’allez chez votre cardiologue, ne pourriez-vous pas simplement prendre le même médicament à la même dose ? Ce ne serait pas très sûr, ni très raisonnable !

Pour la contraception, c’est le même principe qu’il faut respecter. On voit régulièrement des patientes qui prennent une contraception sur recommandation de leur…..voisine ou d’une amie, sans avis médical ! On a même vu des cas anecdotiques où la femme emprunte la plaquette de pilule de sa voisine à cause de l’arrivée imprévue de son mari !!! ! Un petit dépannage en fait ;-).

Ne perdons pas de vue que la contraception, en ce qui concerne les méthodes modernes, est un traitement au long cours et doit donc faire l’objet d’une consultation au préalable. Si vous prenez la contraception de votre voisine alors que la méthode n’est pas indiquée pour vous, vous aurez assurément des effets indésirables, sans compter les contre-indications !

Comment avoir une contraception sans risque ?

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Lorsqu’on décide de faire une contraception, on doit d’abord voir un praticien : médecin, sage-femme ou gynéco. Ce personnel médical devra alors vous BERCER ! Explications :
Bienvenue : l’accueil de la patiente est aussi important que la qualité de la prise en charge. En plus de la courtoisie et de la gentillesse, le médecin ou la sage-femme doit accueillir la femme ou le couple désireux de faire la contraception sans faire de jugement de valeur sur le bien fondé ou pas de cette contraception. Certaines femmes refusent d’aller en consultation de contraception à cause du regard interrogateur ou inquisiteur porté à leur endroit. Il faut donc accueillir la patiente de manière amicale, serviable et respectueuse.

Entretien : Il faut écouter la patiente. Souvent, elle évoque ses craintes et ses doutes par rapport à la contraception surtout si elle a déjà reçu des avis négatifs ou si les rumeurs concernant les méthodes ont déjà terni l’image de la contraception.

Renseigner : c’est l’étape fondamentale. Il s’agit d’exposer TOUTES les méthodes qui existent, avec pour chacune, ses avantages, ses inconvénients, ses effets secondaires, les rumeurs. L’exposé devra être simple, clair, bien systématisé avec à l’appui un présentoir pour que la patiente puisse voir et toucher même les produits si besoin. Plus loin, on détaillera les méthodes disponibles au Sénégal.

Choix : c’est à la patiente, mieux, au couple, de choisir leur contraception, et le choix se fera de manière libre et éclairé. Toutes les informations nécessaires à ce choix seront données. On vérifiera aussi qu’il n’y a pas de contre-indication à la méthode choisie. On mettra sur la balance les avantages et les inconvénients de la méthode choisie.

Expliquer : c’est ici que le médecin explique dans le détail tout ce qui concerne la méthode qui a été choisie. Si la méthode demande une technique particulière pour son utilisation, on n’hésitera pas à faire une démonstration. La méthode est enfin donnée à la patiente en quantité suffisante si besoin après un examen physique classique.

Rendez-vous : on cherchera si la patiente d’a pas une autre préoccupation sur le plan gynécologique (ou sur un autre plan médical) et enfin on choisira la date du prochain rendez-vous.
Pour être totalement franc, il faut reconnaitre que le 1er gros problème de la contraception c’est que ce BERCER n’est toujours respecté par le personnel médical. Cela prend du temps à le faire, c’est vrai, mais c’est le seul moyen pour que chaque patiente reçoive la bonne méthode.

Pour terminer, les méthodes sont classables en 2 grands groupes : les traditionnelles et les modernes.

Les méthodes traditionnelles :
L’abstinence !  hey oui c’est une méthode ! On ne la retrouve pas dans les livres de contraception habituellement mais, depuis le seul et unique cas d’immaculée conception, c’est la plus fiable, efficacité : 100%.

La ou les méthodes de calcul : durant chaque cycle, on ne peut tomber enceinte que pendant 5 à 6 jours maximum, cette période est appelée période féconde. Pour la déterminer, il faut d’abord identifier le jour de l’ovulation. C’est là qu’intervient le chiffre monde retenu par tout le monde : 14. Mais, l’ovulation ce n’est pas obligatoirement le 14ème jour. Si la patiente n’est pas enceinte, les règles surviennent 14 jours après l’ovulation donc, de manière rétrospective, la date de l’ovulation c’est durée du cycle moins 14 jours.

De ce fait, pour une patiente qui a un cycle de 30 jours, l’ovulation se fera au 16ème jour du cycle (30-14=16). Pour celle qui a un cycle de 26 jour, elle ovulera au 12ème jour (26-14=12). Et les seules qui ovuleront à J14 sont évidemment celles qui ont un cycle de 28 jours car 28-14=14.
Ainsi, la période féconde débute 4 jours avant la date de l’ovulation car la durée de vie des spermatozoïdes est de 4 jours. Cette période féconde prend fin 2 jours après la date de l’ovulation également puisque l’ovule vit 24 à 48h en moyenne. En récapitulation, la période féconde s’étale sur 4 jours avant et 2 jours après le jour de l’ovulation. Elle sera donc
o pour un cycle de 30 jours de J12 à J18,
o pour un cycle de 26 jours de J8 à J14.
Il faut toutefois savoir que CETTE METHODE N’EST VALABLE QUE POUR LES CYCLES REGULIERS. Donc, si votre cycle ne l’est pas, ne vous aventurez pas la faire car c’est l’échec assuré avec une grossesse indésirée à la clé.

L’allaitement maternel : il s’agit d’un allaitement exclusivement au sein, sans biberon, jour et nuit et toutes les 4h maximum. Elle est très efficace, renforce les liens entre la maman et son bébé mais n’est valable que pendant 6 mois et n’est plus valable si le retour de couches se fait avant les 6 mois après accouchement. Au delà de 6 mois, même si les règles ne viennent pas, elle n’est plus fiable.

La méthode de la glaire : la glaire cervicale est une substance gélatineuse, comme le blanc d’œuf, située à l’entrée du col de l’utérus et qui filtre et nourrit les spermatozoïdes. Cette glaire est élastique et filante (elle tient entre 2 doigts comme un chewing gum) durant la période féconde mais elle est sèche et cassante en période non féconde. Ainsi, en vérifiant sa glaire cervicale tous les jours, on peut juger de son élasticité et donc de sa fécondité.

Glaire élastique

Cependant, cette glaire peut être altérée par les infections vaginales et le test doit être fait en dehors de toute excitation sexuelle sinon, la lubrification vaginale pourrait être source d’erreur d’appréciation.

La méthode de la température : la température du corps de la femme est inférieure à 37° avant le jour de l’ovulation et elle passe au dessus de 37° après l’ovulation. La surveillance journalière de la température permet ainsi de savoir simplement si l’on a déjà ovulé ou pas. Elle est souvent associée à la méthode de la glaire pour plus d’efficacité.
Mais, cette température devra être prise tous les jours, avant de sortir du lit, avec le même thermomètre et de préférence par voie rectale (sinon ajouter 0.5° si c’est par l’aisselle et 1° si c’est par la bouche). Evidement, si l’on est atteint d’une quelconque maladie donnant de la fièvre (grippe, palu, bronchite etc) le résultat est, de facto, faussé. Tout ceci rend cette méthode très contraignante.

Le coït interrompu : ici, l’homme se retire de sa partenaire avant d’éjaculer. Il devra avoir de la maîtrise. Cette méthode peut altérer la qualité du rapport sexuel car, au lieu de se concentrer sur son plaisir et sur celui de sa partenaire, il devra veiller à se retirer avant de moment fatidique de l’orgasme, moment qui coïncide avec l’éjaculation chez l’homme. Cela peut être source de frustration sans compter que le liquide transparent qui perle de l’homme lors de son excitation (liquide séminal) contient (en faible quantité) des spermatozoïdes, d’où un risque d’échec.

Ces méthodes traditionnelles ont le mérite de n’avoir aucun effet secondaire notable mais, force est de reconnaitre qu’elles présentent bien des contraintes d’où leur taux d’échec assez élevé.
Les méthodes modernes : elles peuvent être classées en 2 sous-groupes : les méthodes physiques ou méthodes barrières et les méthodes chimiques ou médicamenteuses.

les méthodes physiques ou barrières:

barrieres

o le préservatif : il en existe 2 sortes : le masculin, plus célèbre et plus répandu que son homologue féminin peu connu du grand public et plus cher. Il est très recommandé et très prisé par les couples ayant des rapports occasionnels.

Le préservatif a le double avantage d’être un contraceptif et d’être le seul moyen efficace (après l’abstinence) contre les infections sexuellement transmissibles. Son 1er gros problème est que les hommes (ex-coureurs de jupons selon une de mes patientes) ne l’aiment pas ! Ils l’accusent de diminuer leur plaisir. Il faut reconnaitre que le port du préservatif oblige à casser l’élan du moment sexuel et bonjour la galère si l’on tombe sur un emballage qui refuse de se déchirer alors que le feu est à son paroxysme ! Cependant, le préservatif peut aider les hommes souffrant d’éjaculation précoce à prolonger la durée de leur endurance sexuelle.

De plus, avec la multitude de préservatifs fantaisistes que l’on trouve sur le marché : nervurés, hérissés, fluorescents, avec dispositif vibrant, au goût parfumé divers (menthe, chocolat, vanille, pomme, banane, fraise, kiwi, orange, citron…) cette méthode peut relancer la libido dans le couple par des jeux sexuels qui n’ont de limite que votre imagination et votre endurance.

o Le stérilet au cuivre : il s’agit d’un tout petit dispositif (je préfère ne pas utiliser le mot appareil car, il fait évoquer quelque chose de grande taille alors que le stérilet ne mesure que 2 à 3 cm) en forme de T habituellement. A l’origine, les bédouins ont été les premiers à placer une pierre à l’intérieur de l’utérus des chamelles qui venaient de mettre bas pour éviter qu’elles ne soient encore fécondées par les chameaux durant l’allaitement du chamelon (ou chamelet ça existe selon wikipédia !!).

diu cuivre

Le stérilet se place généralement de manière indolore dans la cavité utérine. Il est discret et peut durer plus de 12 ans. Il a cependant 3 effets secondaires parfois : il allonge la durée des règles, donne des règles douloureuses et augmentent le risque d’infection génitale. Il est recommandé de faire d’abord une échographie avant sa pose (pour éliminer une malformation utérine par exemple) et de rechercher et traiter une infection vaginale pour éviter de la « pousser » dans l’utérus. Le stérilet ne doit pas être posé chez une patiente ayant subit 2 césariennes ou plus.

A noter que certains hommes disent sentir et être gênés par le fil du stérilet qui pend dans le vagin (c’est pour pouvoir le retirer) mais il suffit juste de le signaler pour que le médecin le coupe plus court et le replie vers le fond du vagin.

Le stérilet agit en détruisant les spermatozoïdes (le cuivre est toxique pour eux) et en altérant la muqueuse de l’utérus, la rendant impropre à l’implantation éventuelle de l’œuf si jamais un quelconque spermatozoïde arrivait à échapper à la toxicité du cuivre. Ce dernier argument est utilisé par certains religieux pour considérer le stérilet comme un moyen d’avortement potentiel.

o Les spermicides : ce sont des comprimés, des gels ou des éponges qui sont placés au fond du vagin avant le rapport sexuel et qui détruisent les spermatozoïdes. Ce sont, grossièrement, des insecticides anti-spermatozoïdes. Ils peuvent aussi améliorer la lubrification vaginale et sont souvent bien appréciés par les patientes souffrant de sécheresse vaginale.

Inconvénient majeurs : ils doivent être mis en place 10 à 15 mn avant de rapports sexuel et la patiente devra éviter tout bain vaginal au savon antiseptique pendant 6h après le rapport car, le savon risquerait de désactiver le principe actif du spermicide.

o La ligature des trompes : Elle est définitive et irréversible. Elle se fait pendant la césarienne mais peut aussi se faire en dehors, sous anesthésie locale. Elle est normalement réservée aux cas où une grossesse supplémentaire serait très dangereuse pour la femme et formellement déconseillée. Il existe des variantes de cette méthode dans lesquelles, on passe par l’intérieur de l’utérus pour installer un dispositif obturateur dans l’orifice interne de la trompe.
Son caractère irréversible nécessite une mûre réflexion. Elle nécessite un consentement écrit du couple pour éviter toute contestation postérieure.

o La vasectomie : c’est, chez l’homme, l’équivalant de la ligature des trompes, chez la femme. On ligature les canaux qui relient les testicules à la prostate empêchant ainsi les spermatozoïdes d’être présents dans le sperme. C’est une méthode qui est rarement (voire même jamais) acceptée par les hommes, surtout dans nos contrées car ils ont peur qu’elle ne touche à leur virilité. Or, il n’en est rien, la virilité, la puissance, la capacité d’érection ne sont pas du tout affectée par la vasectomie, seul le pouvoir fécondant du sperme est affecté : l’homme continue à avoir des rapports sexuels satisfaisants, avec éjaculation : le sperme ne contient juste plus de spermatozoïdes (après une vingtaine d’éjaculations). Pas de risque non plus, Messieurs, que vos testicules n’éclatent sous l’effet de l’accumulation des spermatozoïdes, rassurez-vous ! 

o Les autres méthodes barrières : la cape cervicale et le diaphragme. Ils sont aussi placés au fond du vagin et ferment le col, empêchant l’accès à la cavité utérine aux spermatozoïdes. Ils sont souvent associés aux spermicides. Ils ne sont pas très connus dans nos régions et nécessitent une bonne hygiène car réutilisables.

les méthodes chimiques ou médicamenteuses : elles agissent par 3 mécanismes : blocage de l’ovulation, altération de la muqueuse utérine (comme le stérilet au cuivre) et altération de la glaire cervicale pour bloquer le passage des spermatozoïdes. On en distingue plusieurs :

o La pilule ou les pilules car il en existe différentes sortes. Inventées dans les années 50 par Dr Pincus (sur l’inspiration de 2 femmes), elles peuvent être classées selon plusieurs critères. La classification la plus simple se fait selon la composition chimique. Ainsi, selon les hormones qu’elle contient, nous avons 2 grands groupes : les pilules combinées (contenant de l’œstrogène et de la progestérone) et les pilules progestatives. Une autre classification plus à la mode se fera en générations (1ère, 2ème, 3ème et 4ème) tenant compte du caractère chronologiquement récent de leur création.

Les pilules, selon la quantité d’hormones que contient chaque comprimé et leur dosage uniforme ou variable, sont elles-mêmes subdivisées en mono, di ou tri-phasique et même séquentielle.
Il est plus simple de retenir qu’il ya des plaquettes avec 21 comprimés et d’autres avec 28 : avec celles de 28 comprimés la patiente enchaine les plaquettes et donc ne voit pas ses règles, avec celles de 21 comprimés, un arrêt de 7 jours est observé, arrêt durant lequel les règles surviennent. Parfois les 7 jours d’arrêt sont matérialisés par des comprimés rouges, contenant uniquement du fer, pour conserver le reflexe de prise quotidienne de la pilule et lutter contre l’anémie chronique chez les femmes. Pour les femmes allaitantes certaines pilules seront évitées durant les 1ers mois car elles bloqueraient la production de lait.

La contrainte majeure des pilules est qu’elles doivent être prises quotidiennement et à une heure régulière, même quand le mari n’est pas là. Tout oubli ou retard à la prise entrainent un risque d’échec donc, « oublieuses » s’abstenir. Il est toujours possible de rattraper un oubli selon un protocole assez compliqué qui prend en compte le type de pilule utilisé, la durée de l’oubli et la position du comprimé oublié sur la plaquette. En cas d’oubli, il est plus simple d’appeler son médecin prescripteur ou de d’opter pour une méthode barrière en attendant les règles suivantes.

Les pilules ont pour effet secondaire une prise de poids, des céphalées, une augmentation de la pression artérielle, des nausées, rarement des saignements et, pour ceux de la 4ème génération, un risque thromboembolique (boucher les veines). Ils ont par contre un effet protecteur sur le risque de survenue de cancer de l’ovaire mais par contre un risque accru de survenue du cancer du sein, mais cela n’est valable QUE chez celles qui ont des antécédents familiaux de ces cancers (d’où la folle rumeur : la contraception donne le cancer !).
Pour clore le chapitre des pilules, au risque de nous répéter, la pilule n’empêche pas la survenue d’une grossesse après son arrêt ni de retard de retour à la fécondité. Si c’était le cas, l’oubli de pilule n’entrainerait pas de grossesse surprise sans compter que la prise quotidienne est due au fait que la pilule ne reste efficace dans le corps que 24h. Enfin, pour arrêter la pilule, il faut d’abord terminer sa plaquette en cours sinon, on risque fort de perturber le cycle menstruel.

o Les piqûres : elles constituent une alternative à la pilule pour les « oublieuses ». Au Sénégal, il en existe 2 sortes selon la voie d’administration : intramusculaire : (IM) ou sous cutanée (SC) qui a été introduite récemment. Toutes deux présentations contiennent la même hormone, seule la voie d’administration diffère.

La piqûre IM se fait habituellement sur l’épaule et, contrairement aux piqûres habituelles, on ne masse pas le point d’injection après. La piqûre est valable 3 mois, 13 semaines plus exactement, mais un massage du point d’injection favoriserait une diffusion plus rapide du produit avec un risque accru d’effet secondaire ou d’échec.

La piqûre SC se fait comme pour la piqûre de diabète sur l’abdomen ou la face externe du bras. Elle est moins douloureuse que la piqure IM mais conserve la même efficacité.
Très bien tolérée par la plupart des femmes, elle entraîne trois effets secondaires principaux :
 Une absence de règle ou aménorrhée due a une atrophie, un amincissement de la muqueuse utérine. Cette aménorrhée sera aussi responsable du retard de retour de la fécondité à l’arrêt de la méthode. Ce retard peut aller de 1 mois à 2 ans dans les cas extrêmes mais rares.

 Des saignements en dehors des règles : les spotting ou microrragies pouvant être de simples gouttes de sang voire un saignement carrément invalidant. Ils sont dus a l’éclatement de petits vaisseaux sanguins dans l’utérus et sont simplement traités pas des anti-inflammatoires.

 Une prise de poids, inconstante, de 1 à 5 kg par an habituellement, beaucoup plus selon certaines mais il est difficile de faire la part des choses entre la prise de poids due a la piqure et celle due au régime alimentaire hypercalorique des femmes après accouchement pour soi-disant favoriser la production de lait (bouillie, soupe etc).

Ces effets secondaires doivent être précisés absolument durant la consultation de contraception pour éviter tout quiproquo ultérieur.

o Les implants : il en existe 2 actuellement, le 3ème ayant été retiré du marché à cause de son retrait laborieux. Le 1er contient 2 bâtonnets et le second un seul.
Ces bâtonnets contiennent la même hormone que la piqure et, donc, ont les mêmes effets secondaires. La seule différence est que le bâtonnet unique est valable pendant 3 ans, le double est valable 5 à 6 ans selon le poids de la patiente. Les implants se placent, sous anesthésie locale, dans la face interne du bras juste sous la peau, grâce à un inserteur fourni dans le kit. Le retrait se fera aussi sous anesthésie locale.

Des rumeurs font état de la possibilité que l’implant se déplace et se perde dans le corps mais il n’en est rien. L’implant ne se balade pas du tout ! Les difficultés de retrait sont rencontrées chez les patientes ayant eu un gain de poids excessif ce qui enfouit l’implant dans la graisse.

o Le stérilet hormonal : placé dans la cavité de la même manière que son homologue au cuivre, il contient un petit réservoir qui diffuse une hormone contraceptive. De ce fait, ce stérilet est non seulement contraceptif mais, il traite très efficacement certains troubles gynécologiques tels que les règles douloureuses ou abondantes.

Comme celui au cuivre toujours, il peut donner des signes indésirables comme une susceptibilité aux infections vaginales. Les mêmes indications, contre-indications, précautions de pose et surveillance seront donc appliquées aux stérilets, hormonal ou au cuivre.
o Les autres méthodes chimiques : elles sont rares sous nos cieux, l s’agit principalement de patch ou de timbres placés sur la peau pendant 21 jours et qui diffusent des hormones contraceptives, avec un arrêt de 7 jours comme pour les pilules.

Cas particulier de la contraception d’urgence. Elle est réservée aux accidents d’utilisation des méthodes classiques (préservatifs qui éclatent ou oubli de pilule) ou aux rapports sans protection lors de période féconde ou supposée féconde ou dans les cas d’agression sexuelle. Il en existe plusieurs types dont :
o La pilule d’urgence : à prendre dans les 72h après le rapport suspect. Les dernières générations de pilule du lendemain, seraient efficaces jusqu’à 5 jours après le rapport. Il faut noter que plus elle est prise tôt plus elle a des chances d’agir efficacement. Cela sous-entend aussi qu’il ya un risque d’échec et même de complication en cas d’utilisation abusive de cette pilule du lendemain. Une ou deux fois par an au maximum serait raisonnable.
o Le stérilet: il peut faire office de contraception d’urgence jusqu’à 7 jours après le rapport suspect. Il agit ainsi en empêchant une éventuelle implantation de l’œuf dans la cavité utérine.
Utilisés à mauvais escient, ces contraceptifs d’urgence peuvent donner lieu à des complications graves telles que des grossesses extra-utérines, des perturbations du cycle menstruels ou des affections ovariennes. La contraception d’urgence ne peut en aucun cas être utilisée comme une contraception régulière !

Quelle est maintenant la meilleure contraception ?

La palme d’or, la meilleures, le plus sûre, la plus efficace est …… celle que vous avez choisie vous-même, en pleine connaissance de cause des avantages, des inconvénients, des effets secondaires que vous acceptez, surveillez, signalez et traitez en collaboration avec votre médecin traitant. Celle la est la meilleure, mais pas celle de votre voisine, celle dont vous avez entendu parler, celle à la mode ni celle que l’on vous a imposée !

La contraception est une procédure, un protocole, parfois compliqué même pour un professionnel de la santé aguerri !
Elle nécessite une collaboration franche et interactive entre la patiente, mieux, entre le couple et le personnel soignant. Un choix inadapté, des explications insuffisantes et un suivi irrégulier contribuent à alimenter les rumeurs et à apporter de l’eau dans le moulin des détracteurs de cette contraception utile et salvatrice pour le bien-être de la mère et de l’enfant.

Ceci n’est qu’une modeste contribution à tout ce que pourrait être dit et redit sur ce sujet passionnant ! 😉

toubibadakar