D’avant la naissance à la ménopause, tout savoir sur la fabrication des ovules

Article : D’avant la naissance à la ménopause, tout savoir sur la fabrication des ovules
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11 avril 2019

D’avant la naissance à la ménopause, tout savoir sur la fabrication des ovules

L’une des étapes fondamentales du cycle menstruel, c’est l’ovulation qui correspond à la sortie de cette miss-ovule dont la rencontre avec le spermatozoïde-esclave peut aboutir à la fécondation, première étape de la vie. Mais, avant cette ovulation, il existe toute une formidable cascade d’événements biologiques dont on perce chaque jour, un peu plus, les mystères, et notamment la fabrication des ovules, appelée ovogenèse !

Tout commence alors que la future femme est encore dans l’utérus de sa propre mère !

C’est au stade d’embryon de moins de 2 mois que les follicules qui seront responsables de votre future fertilité commencent à être fabriqués. Chaque follicule contient un ovule.

Ces follicules vont se multiplier dans vos ovaires, alors que vous-même vous êtes dans le ventre de votre future maman, pour atteindre le chiffre maximum de 6 millions de follicules vers le 7ème mois de grossesse.

De l’utérus à la ménopause

A partir de ce moment, ce nombre diminuera tout le long de la vie intra-utérine puis de la vie extra-utérine jusqu’à leur épuisement, épuisement qui correspondra à la… ménopause !

Déjà, à la naissance, il ne vous reste qu’un million de follicules dans les ovaires. Au début de la puberté, il n’en reste plus que 300000.

Cette diminution des follicules est naturelle et il n’y a pas lieu de s’inquiéter car, de toute façon, vous n’utiliserez jamais tous vos 300000 follicules pour faire autant de bébés encore moins 6 millions de bébés durant votre vie.

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credit photo:docplayer.fr

Donc, au moment où vous débutez votre vie génitale, il ne restera que 300000 potentiels miss-ovules à couronner.

En réalité, chaque mois, une dizaine de follicules sont choisis pour débuter leur développement sous l’effet d’hormones sécrétées par un système complexe associant le cerveau et les ovaires. Tous ces follicules sélectionnés n’arriveront pas à maturité et seront détruits jusqu’à ce que débute la puberté.

Imaginez un concours de miss où il n’y a que des perdantes

A partir de la puberté, le même recrutement mensuel se fera mais, parmi les follicules sélectionnés, un seul pourra arriver à maturité et sera l’ovule qui sera choisie lors de l’ovulation.

Ce recrutement débute bien avant le cycle durant lequel l’ovulation sera produite, parfois 3 cycles avant !

Imaginez donc un concours de miss organisé chaque mois, du sixième mois précédant la naissance jusqu’à vos 14 ans, et durant cette période, toutes les candidates sont éliminées. Ce n’est qu’à partir de la puberté qu’on arrive à choisir finalement une miss qui ira tenter sa chance de rencontrer un éventuel spermatozoïde durant le cycle menstruel.

De temps en temps, le jury pourra élire deux miss, vous donnant la possibilité d’avoir des jumeaux !

Ce choix de l’ovule passera par plusieurs étapes bien connues des biologistes avec un follicule d’abord dit primordial, puis primaire, puis secondaire, ensuite tertiaire pour finir par être un follicule mûr (de De Graaf), visible à l’échographie et annonciateur d’une ovulation imminente.

 

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credit photo: researchgate.net

Ces transformations des follicules se passent à l’intérieur des ovaires.

La quantité de follicules présents dans l’ovaire est appelée la réserve ovarienne : elle n’est que partiellement quantifiable biologiquement en l’état actuel de la médecine.

La partie de réserve ovarienne quantifiable permet de prédire les chances de succès des techniques de procréation médicalement assistée mais pas de la fertilité naturelle.

De nombreux facteurs influent sur la fertilité

Plusieurs facteurs peuvent influencer positivement ou négativement cette réserve de follicules, car les ovules que vous utiliserez pour tomber enceinte sont dans vos ovaires depuis que vous-même êtes dans l’utérus de votre maman.

De ce fait, imaginez tous les facteurs qui ont pu altérer votre fertilité :

  • les maladies ou infections de votre mère durant sa grossesse,
  • les radiations et autres rayons x durant sa grossesse,
  • les conditions de l’accouchement,
  • la qualité de l’allaitement maternel que vous avez reçu,l
  • es conditions de votre sevrage,
  • les maladies infantiles que vous avez traversées,
  • les infections génitales que vous avez contractées,
  • la quantité de fumée que vous avez inhalée, activement ou passivement,
  • les perturbateurs endocriniens que vous avez utilisés,
  • vos prédispositions génétiques individuelles.

Et cette liste ne saurait être exhaustive.

Heureusement, il y a aussi des facteurs qui influent positivement sur votre fertilité :

  • la qualité de l’alimentation de votre maman durant sa grossesse,
  • les conditions de son accouchement,
  • la qualité de l’allaitement maternel que vous avez reçu,
  • la durée de l’allaitement maternel dont vous avez bénéficié,
  • les conditions du sevrage progressif que vous avez subi,
  • la qualité des fruits et légumes que vous avez mangés,
  • la qualité des vitamines que vous avez consommées, surtout la vitamine B9,
  • votre hygiène de vie génitale mais aussi physique, psychique, alimentaire et même affective,
  • votre âge lors de votre premier projet de grossesse,
  • vos prédispositions génétiques individuelles,
  • et même la qualité du spermatozoïde de votre conjoint (la dernière phase de la maturité de l’ovule est faite par la pénétration du spermatozoïde dans l’ovule).

Cette liste non plus n’est pas exhaustive !

Cela montre à quel point la fertilité et la fécondité restent des domaines complexes, constituant des équations à plusieurs variables inconnues que la médecine essaie encore de comprendre, de traduire, de calculer, de résoudre pour vous accompagner dans votre projet de grossesse.

Cela montre à quel point il faut bien s’occuper de soi-même, de sa grossesse, de son bébé, des fillettes, des jeunes filles, des adolescentes, des femmes tout court.

Devant autant de paramètres, autant d’inconnues, autant d’aléas, nous ne pouvons que rester humbles et modestes car toute vie résulte de l’aboutissement de probabilités tellement complexes que l’on ne peut que rendre grâce à Dieu pour ce miracle au quotidien.

Dr Abdoulaye Diop

Toubibadakar

 

credit photo couverture: https://mdevmd.accesmad.org

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Commentaires

GUEYE
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Allahu Akbar.... Mashallah
jamais je n'ai soupçonné que tout débute avant notre naissance.
Merci encore Docteur Diop
dites moi Doc comment faire si je voudrais faire une visite histoire de checker si tout va bien et si tout ce passe normalement car dernièrement j'ai des règles trop douloureuses.
Je tiens à me rassurer en tout cas.

toubibadakar
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Bonjour,
Merci pour votre feed-back
Vous pouvez appeler ma secrétaire pour un rendez-vous au 338675858

GUEYE
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Merci beaucoup Doc.
On se dit à bientôt in sha Allah.