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Homme/femme: l’indispensable complémentarité au commencement de la vie

Nous savons tous qu’au commencement de la vie, l’ovule doit être fécondé par un spermatozoïde pour que l’œuf fécondé soit la 1ère cellule qui donnera le corps humain entier.

Ce que la quasi totalité des gens ignorent c’est que, en réalité, au niveau cellulaire, l’homme a besoin de la femme pour avoir un pouvoir fécondant et que la femme a tout autant besoin de l’homme pour être féconde !

Explication :

Les spermatozoïdes ont besoin de traverser une étape indispensable pour avoir leur pouvoir de fécondation: on appelle cela la capacitation.

Cette capacitation c’est le contact du spermatozoïde avec la glaire cervicale de la femme qui active la tête du spermatozoides pour qu’elle deviennent capable de chercher, trouver, et pénétrer dans l’ovule.

Un spermatozoïde n’ayant pas eu de capacitation c’est comme un courrier sans adresse: il est peu probable que ce courrier arrive à son destinataire même avec le meilleur des facteurs.

Sans cette capacitation, le spermatozoïde n’a donc aucun pouvoir fécondant.

Mieux encore, une glaire cervicale de qualité permet aux spermatozoïdes de vivre pendant 4 jours alors que, sans glaire, ou avec une glaire de mauvaise qualité, la durée de vie de ces spermatozoïdes ne dépassent pas 6h.

Chez la femme aussi, lors de l’ovulation, l’ovule émis en réalité n’a pas terminé sa maturité et en fait est simplement ce que l’on appelle un ovocyte 2. Cet ovocyte 2 n’est pas mature.

Il faut obligatoirement qu’un spermatozoïde pénètre dans l’ovule lors de la fécondation pour que cet ovocyte 2 termine sa maturité et se transforme en ovule dont le noyau fusionnera quelques instant après avec le noyau du spermatozoïde pour justement donner l’œuf qui est la 1ère cellule du corps et le début de la vie!!

Moralité: la fertilité est, au plus profond et au plus intime de la création, une affaire de couple homme/femme: jamais l’un sans l’autre!!!

Alors, messieurs, accompagnez vos épouses à la consultation de fertilité car elle vous aides à devenir vous même!

Vice versa !

Qu’on se le dise!

Toubibadakar


La prévention de la transmission mère-enfant du VIH-Sida ou la théorie de Coffin modifiée

Imaginez un train fou fonçant inexorablement vers un fossé ou vers un mur… les deux seules solutions possibles pour éviter une catastrophe sont soit de réduire la vitesse du train, soit d’augmenter la distance le séparant de l’obstacle.

Imaginez un wagon attaché à ce train fou fonçant vers l’obstacle…

Le seul moyen d’éviter que le wagon n’entre en collision avec l’obstacle est (en plus de réduire la vitesse du train et/ou d’augmenter la distance avant l’obstacle) de détacher le wagon suffisamment tôt avant que sa vitesse d’inertie ne l’entraîne contre l’obstacle tout de même.

Le VIH/SIDA peut être considéré comme cette allégorie du train et de l’obstacle.

Le VIH/SIDA étant, en l’état actuel de la science, incurable, les seules solutions possibles sont :

– diminuer le nombre de virus dans le corps (on parle de « charge virale ») grâce à certains médicaments anti-rétroviraux, la diminution de cette charge virale équivaut à diminuer la vitesse du train

– augmenter ou préserver le nombre de globules blancs protecteurs contre les microbes (appelés CD4) et donc retarder l’arrivée d’infections opportunistes aggravant la maladie, par l’administration de certains antibiotiques. Ceci équivaut à augmenter la distance avant l’obstacle inéluctable.

On appelle cela la théorie de Coffin.

La théorie de Coffin veut donc que le VIH/SIDA soit représenté comme un train fonçant inexorablement vers un mur ou un fossé, et que les 2 seules alternatives envisageables soient de réduire la vitesse du train (réduction de la charge virale) ou d’augmenter la distance (augmenter le taux de CD4) le séparant de l’obstacle.

La deuxième allégorie du train avec le wagon à détacher peut représenter une femme enceinte, porteuse du VIH/SIDA.

L’enfant à naître est comparé au wagon à détacher du train avant qu’il ne soit précipité contre l’obstacle (ou contaminé par sa mère).

Les seuls moyens d’y arriver sont:

– diminuer la charge virale maternelle (vitesse du train) avec des médicaments anti-retroviraux à prendre avant et pendant la grossesse ainsi que durant l’allaitement,

– augmenter la distance avant l’obstacle (préserver le taux de CD4) en traitant les infections opportunistes,

– mais également de prendre des mesure pour sortir le bébé suffisamment tôt et sans qu’il ne soit en contact avec le sang ou le lait maternel (donc de détacher le wagon…)

De manière simpliste, la prévention de la transmission mère-enfant (ou PTME) peut donc être représentée par cette allégorie similaire appelée théorie de Coffin modifiée ou théorie d’Abdoulaye Diop (à breveter d’ailleurs !!!)

La PTME constitue la libération (séparation de l’enfant d’avec le corps de sa mère) qui doit être faite correctement et suffisamment tôt. C’est à dire avant que, même délivré de son attache, ce wagon (ôh combien précieux ! ) ne soit entraîné, par sa vitesse d’inertie, dans les profondeurs du gouffre.

Toubibadakar


Un stage rural, le déclic de ma vocation de médecin

Je suis arrivé à la maison médicale de Wassadou le 1er Avril 2006. Loin d’être un poisson d’avril, c’était le début d’une des plus belles aventures professionnelles (et humaine) que j’ai vécu.

Pour le citadin que je suis, il s’agissait de mon premier séjour dans le monde rural de mon propre pays. Je n’avais jamais dépassé Thiès auparavant, la honte et le déshonneur !!MDR !

Depuis la première année de médecine, j’ai travaillé avec le Pr Mbayang Niang Ndiaye dans l’organisation des différentes foires aux livres du Kinkéliba. J’ai progressivement adopté et assimilé les principes de l’ONG. C’est donc tout naturellement que j’ai décidé, après la 3ème édition de la foire, d’aller passer 6 mois á la Maison Médicale Pierre Fabre de Wassadou dans le cadre de mon stage de fin d’études médicales.
Permettez-moi de partager donc avec vous cette expérience qui a influencé mon choix de spécialisation.

UN PLAISIR ! C’est le seul mot que je puisse utiliser pour qualifier ce séjour. Il a été un enrichissement aussi bien sur le plan professionnel qu’humain.

Sur le plan humain d’abord, à la Maison Médicale, j’ai trouvé un personnel tout simplement formidable. L’ambiance, á tout moment, particulièrement á table, y est extraordinaire.

Imaginez autour d’une même table : M. Diallo (responsable de la ferme) et Tidjane (un des infirmiers) : les Peulhs + Anne-Marie (la sage-femme) et Simon (le gérant du télécentre) : les Sérères, Frédéric (le chauffeur Bédik) ainsi que Julie et Cathy (élèves sages-femmes), Marie -Christine et Deuguène (les stagiaires pharmaciennes) et Dr Saugier et son épouse (du Kinkéliba) le tout mélangé á la sauce du cousinage á plaisanterie.
Avec ce melting-pot, vous aurez des moments d’une hilarité et d’une ambiance telle que le film « Un dîner de cons » ferait pâle figure en comparaison.
De mémoire, on a
– M Diallo avec son fameux concept « souvent il m’arrive d’être en retard mais c’est rare !! » ou « moi, je ne surfe jamais sur Internet, je lis juste mes e-mails !! » (Cherchez l’erreur !!)
– ou encore Simon qui fait le bilan de sa quête désespérée de dot (80.000) pour osez demander la main de Anne-Marie (aux dernières nouvelles, il n’avait que 40.000 F)
– ou le Dr Saugier qui vous raconte les mésaventures de sa fille en Chine avec les cours de renforcement de ses élèves !!
– et surtout, surtout Frédéric mimant la chasse aux serpents par les cynocéphales ou sa fameuse technique pour attraper les singes…. UN PLAISIR !!!

N’allez pas croire qu’on passe notre temps á nous amuser á la Maison Médicale, toutes ces personnes, á l’heure du travail font preuve d’un vrai professionnalisme.

En dehors de la Maison Médicale aussi, les gens sont formidables, simples, pas très aisés mais gentils, accueillants, généreux. Ils n’hésitent pas á partager avec vous le peu qu’ils ont. Ce n’est pas grand-chose mais, c’est très évocateur de leur reconnaissance.
Ce sont des populations braves, fières, généreuses, démunies qui méritent d’être aidées.

Sur le plan professionnel, le séjour á Wassadou a été très enrichissant.
On y retrouve des réalités différentes de celles retrouvées en pratique médicale urbaine et, pour un médecin, il s’agit d’une mine d’informations exploitables á souhait.
Par exemples, l’âge moyen de la première grossesse y tourne autour de 13-15 ans, il s’en suit fréquemment 6 á 8 grossesses avec un intervalle inter génésique d’une exactitude déconcertante (2 ans pour 99 % d’entre elles) et surtout une ménopause ultraprécoce (35-38ans au plus tard). Hey oui mesdames, 38 ans au plus tard !!!!!!!
Il en résulte naturellement tout un cortège de conséquences médicales á rechercher, prévenir, traiter, étudier, analyser : ostéoporose précoce, diminution de la masse musculaire, fistules uro-génitales, mortalité materno-infantile élevée (78‰), morbidité et la liste ne saurait être exhaustive.

La première fois que j’ai vu, de mes propres yeux une épaule négligée, c’était à Wassadou ! Cette image me hante encore.
Un jour, une grand-mère qui baillait a eu une luxation de la mandibule, elle a fait le tour des féticheurs locaux mais ils n’ont pas pu réduire la luxation avec leurs incantations et autres gris-gris. Par chance, ayant séjourné dans le service de stomatologie à Dantec, j’ai pu réussir, par la manœuvre de Nélaton, à lui remettre la mâchoire en place.

La malnutrition chez les enfants est omniprésente (5-8 kg á 1 an, 13-15 kg á 5 ans !!!!), la géophagie (manger du sable) est quasi-permanente, l’anémie : généralisée. Le programme de récupération nutritionnelle de la sage-femme y rencontre un vif succès.

Ces chiffres sont différents de ceux rencontrés en milieu hospitalier en ville et méritent d’être étudiées et pris en compte par les politiques de santé publique.
Des études sont en cours de réalisation sur le paludisme, les injections intra rectales, le planning familial, etc.

L’activité chirurgicale n’est pas en reste. Certes Wassadou n’est pas encore pourvu d’un bloc opératoire fonctionnel mais nous y faisions de la petite chirurgie : circoncision, épisiotomies, premiers soins des accidentés de la circulation sur la nationale 7.

Tout ceci pour dire qu’il y a tant et tant de choses á faire dans le monde rural et les médecins y ont leur partition á jouer.

J’ai pu échapper au chef du village qui voulait absolument me donner une seconde femme pour que je m’installe définitivement là-bas !!! MDR !!

Il faut cependant reconnaître que la vie en brousse n’est pas sans désagréments.
En tête de liste il y a la chaleur ! Il fait, á Tambacounda, chaud, très chaud !au mois d’avril (et c’est même un euphémisme) 40 á 45 degrés á l’ombre, le voyage est très long (6 á 8 heures), la route n’était pas toujours bonne.

SSL20320Il y a parfois trop d’insectes (pour un citadin) et les serpents, scorpions et autres scolopendres soigneusement vous éviterez.

Au début bien sûr cela me dérangeait mais on finit par s’y habituer et á s’habiller en conséquences (léger, avec des bottes á partir de 19h).

Mais, ces épiphénomènes ne doivent pas constituer une entrave d’autant plus qu’à la belle saison, après la pluie, il y fait très bon.

Mon séjour à Wassadou a été décisif dans mon choix de la gynécologie comme spécialité : j’y suis allé en étant faisant fonction d’interne en stomatologie, à mon retour, j’ai démissionné, fais une année probatoire puis 4 ans de spécialisation en gynécologique.

Á présent, j’invite mes amis, mes collègues médecins, les jeunes surtout, mes aînés, mes Maîtres et les autorités á promouvoir la médecine de brousse. Il faut encourager, inciter les jeunes médecins á exercer en milieu rural. Il faut faciliter l’accès au monde rural, améliorer les infrastructures routières, développer les moyens de communications (téléphonie fixe, Internet, GSM,), financer et faciliter l’installation des médecins de brousse.

Notre pays en a besoin pour se développer, le Kinkéliba a montré que cela était possible (un bijou en pleine brousse), Le Dr Zida est un des pionniers, un exemple á encourager.
Sous la houlette du Pr Mbayang, un groupe de carabins, á la fac de médecine, est formé, sensibilisé, informé sur la nécessité (et le plaisir) de travailler en brousse. J’ai été l’un d’eux, mais sûrement pas le dernier. Ce n’est pas toujours facile mais ce n’est sûrement pas difficile, assurément pas impossible.

80% de notre pays est un monde rural et il a besoin d’être aidé pour se développer. Les villes sont saturées, encombrées, stressantes, le monde rural est enchanteur, ‘vide’, prêt á nous accueillir.
En plus vous apprendrez les langues du pays (j’avais commence á parler pullar et diakhanké).
Personnellement, je n’ai pas pu concrétiser mon rêve de travailler dans le monde rural à cause d’un stupide fonctionnaire du Ministère de la Santé, (je vous raconterai l’histoire une autre fois).

Pour terminer, je dirai tout simplement : VENI, VIDI, …j ai été ‘conVICI’, j’ai apprécié, et j’y retournerai.

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Comprendre la trisomie 21

Le 20 novembre est la journée mondiale de la trisomie 21. La trisomie 21 est une maladie génétique encore appelée syndrome de Down. Anciennement appelé mongolisme, cette appellation péjorative est formellement interdite par égard au peuple de Mongolie. Il n’est non plus pas élégant de parler de trisomique (comme il serait déplacé de dire de quelqu’un un cancéreux) mais il faut plutôt utiliser le terme porteur de la trisomie 21.

Dans le cas de la trisomie 21, le plus gros problème c’est le regard de la société mais qu’est-ce la trisomie 21 en fait ?

La trisomie est donc une maladie génétique due à la présence excédentaire d’un chromosome. Normalement, tout être humain a un patrimoine génétique constitué de 46 chromosomes constituant 23 paires numérotées de 1 à 22 plus la paire sexuelle : XX chez les femmes et XY chez les hommes.

Ce patrimoine génétique provient des parents de manière équitable donc 23 provenant du père et 23 provenant de la mère.

Lors de la fécondation, il arrive qu’un des parents, au lieu de donner 23 chromosomes, en donne 24 soit un chromosome de plus: le chromosome 21 en général. Le bébé à naitre se retrouve donc a avoir un patrimoine génétique 2n = 47 au lieu de 2n = 46. Cela constitue la trisomie 21.

Il arrive aussi que ce chromosome excédentaire soit le 18 ou le 13 et on parlera alors de trisomie 18 ou trisomie 13 mais ces trisomies sont plus graves et souvent incompatibles avec la vie. La survenue d’une trisomie est imprévisible car le mélange des chromosomes est totalement aléatoire.

Les facteurs de la trisomie 21

Il existe par contre des facteurs de risque identifiés comme augmentant les RISQUES d’avoir un enfant porteur d’une trisomie 21 et sur lesquels sont basés le principe du dépistage de cette maladie avant la naissance.

  • L’âge : plus les parents sont âgés plus il y’a un risque de trisomie, surtout la maman. On considère que le risque de survenue de trisomie 21 est à prendre en compte après 40 ans.
  • Avoir un antécédent de trisomie 21 dans la famille.
  • La grossesse multiple : le coefficient de risque est doublé pour des faux jumeaux.

La trisomie 21 peut parfois être détectée avant la naissance, mais dans 10 à 20% des cas, elle passe inaperçue est n’est constatée qu’à la naissance au grand damne des parents. Nous parlerons du principe du dépistage de la trisomie 21, des signes et des différents types de trisomie 21 et de la prise en charge.

Toubibadakar


Le périnée, cet illustre inconnu !!

Le périnée


– Dr comment attrape t-on un périnée?

– Dr le périnée est-il contagieux? 

– comment savoir si on a le périnée? 

– comment on traite le périnée? 

– …….


Les questions qui nous ont été posées suite à l’annonce d’une discussion sur le périnée dans l’émission Priorité-Santé sur RFI sont très évocatrices du degré de méconnaissance qui entoure ce fameux périnée! 


C’est quoi le périnée au juste? Est-il contagieux ou potentiellement dangereux ? 


Le périnée est simplement la partie inférieure du tronc. Nous avons tous appris à l’école la fameuse phrase: « le corps comprend 3 parties: la tête, le tronc, et les 4 membres »; ce tronc donc est fermé, en bas, par le périnée. 

Il s’agit donc d’un enchevêtrement complexe de muscles, formant une sorte de hamac soutenant les organes de l’abdomen. 

Il va du pubis en avant au coccyx en arrière. 

Il laisse passer les organes génitaux urinaires et digestifs:

– le vagin, les organes génitaux externes, l’orifice de l’urètre et l’anus chez la femme,

– le pénis, les testicules et l’anus chez l’homme. 


Chez la femme, le périnée à une importance capitale car il est soumis à une forte pression lors de la grossesse et surtout lors des efforts de poussée de l’accouchement par voie normale surtout s’il s’agit d’un gros bébé.


Il est aussi régulièrement traumatisé voire « blessé » lors des déchirures, spontanées ou provoquées (épisiotomie) lors de l’accouchement.


Chez l’homme il est moins sujet à des traumatismes sauf chez certains sportifs notamment les haltérophiles.


Toujours chez la femme, à force d’être fortement sollicité, traumatisé et surtout ignoré, le périnée finira par se relâcher et par perdre ton tonus, ce qui peut entraîner:

– des fuites urinaires appelées incontinences urinaires et qui vont survenir d’abord à l’effort: toux éternuements, puis progressivement de manière spontanée, altérant la qualité de vie;

– des troubles sexuels allant de la diminution des sensations vaginales à l’absence de plaisir lors des rapports sexuels en passant par l’émission de bruits pneumatiques désagréables et gênants lors des rapports intimes appelés des pets vaginaux.


À long terme, le relâchement du périnée fait partie des mécanismes de survenue des descentes d’organes appelées prolapsus et pouvant toucher l’utérus, la vessie et le rectum.


Pour éviter et remédier à ces complications, le périnée doit être éduqué ou mieux être ré-éduqué régulièrement!

La ré-éducation périnéale est un ensemble de mesures hygiéno-diététiques, comportementales et médicales servant à re-muscler le périnée impliquant aussi bien le personnel medical que les patientes, principales concernées.


Tout d’abord, sur le plan préventif, il faut aussi bien éviter certains traumatismes obstétricaux comme les épisiotomies larges à outrance que les déchirures périnéales importantes, les deux situations ayant un effet délétère sur les muscles du périnée.

Ces lésions, si elles sont inévitables ou constatées, devront être réparées correctement.


Il faut aussi éviter certaines expressions abdominales lors de l’accouchement; cela peut servir certes à aider la femme épuisée à « pousser » son bébé mais cela traumatise fortement le périnée.


La ré-éducation périnéale à proprement dit est fortement recommandée après l’accouchement, même par césarienne car le périnée aura supporté 6 à 12kg supplémentaires durant la grossesse.


Cette ré-éducation, selon la sévérité de l’atteinte du périnée, pourra se faire:

– soit par de simples exercices physiques réguliers de pipi-relâcher-retenir, série de mouvements consistant à se retenir et à se relâcher comme si l’on avait une envie pressante. Des « séries de 10 » trois fois par jour, améliorent rapidement une incontinence urinaire d’effort modérée;

– soit par l’utilisation de boules de geisha. À l’origine, gadgets sexuels ou sextoy, ces boules introduites régulièrement dans le vagin lors d’exercices physiques, vont raffermir le vagin et les muscles du périnée; 


– soit par des exercices sous le contrôle d’une sage-femme spécialisée ou d’une kinésithérapeute avec même l’utilisation de sondes spéciales pour le périnée.


À un niveau ultime, on peut avoir recours à la chirurgie ou à des instruments médicaux spécialisés telles que des sortes de culottes dispensant des décharges électriques bien ciblées pour stimuler certains muscles du périnée.


Les hommes aussi doivent prendre soin et muscler leur périnée car, des exercices adéquats sur ce périnée permettent de mieux maîtriser l’érection et surtout de retarder l’éjaculation.


Le périnée n’est donc ni une maladie encore moins un mal contagieux et connaître et prendre soin de son périnée permettra d’éviter nombre de désagréments urinaires et sexuels. 

 

Toubibadakar




La césarienne : mythologie et histoire

Contrairement à ce que l’on pourrait croire le mot césarienne ne provient pas de Jules César mais, il provient du latin « CAEDERE » qui signifie « couper ».

Aussi, on retrouve cette notion de naissance  par césarienne depuis la mythologie gréco-romaine et perse :

  • Esculape, dieu de la médecine, a été extrait du ventre de sa mère Coronis par son père Apollon qui venait de tuer par sa propre épouse par jalousie.

  • Dionysos, dieu du vin et la folie a été sorti du ventre de sa mère Selemé par Zeus alors qu’elle était en train de brûler. L’enfant prématurément né a été placé dans la cuisse de Jupiter pour terminer sa maturation, ce fut donc la 1ère couveuse !!!

 

  • Rostam, héros de la mythologie perse est né par césarienne de sa mère Rudabeh.

 

  • Même dans la mythologie orientale, Bouddha et brahma seraient nés chirurgicalement…..

 

  • De 715 à 672 avant J.-C., on retrouve la  LEX REGIA : « La loi royale interdit l’enterrement d’une femme enceinte avant que l’enfant n’en ait été extrait ». Il s’agissait donc de césariennes post-mortem.

 

  • Au moyen-âge, le Concile de Venise 1280 « recommande la césarienne post-mortem pour baptiser l’enfant ».

 

  • Les archéologues ont retrouvés des gravures de césarienne en Ouganda datant de 1879.

Médicalement parlant, la 1ère césarienne a été réalisée en 1500 par un éleveur suisse Jacques Nüfer sur sa femme Elisabeth qui n’arrivait pas à accoucher après plusieurs jours de travail et malgré l’intervention de 13 sages-femmes !!!

A posteriori, il s’agissait probablement d’une grossesse abdominale car, malgré les sutures rudimentaires dont elle a pu bénéficier, elle a pu accoucher normalement 5 fois de suite dont des jumeaux. Enfin cet enfant né par césarienne a vécu jusqu’à l’âge de 77 ans !!!

 

A partir de cette date, beaucoup de césariennes ont été faites dans le monde mais avec une très forte mortalité : 50 à 95% surtout à cause des infections qui s’en suivaient.

Il aura fallu attendre la découverte des antibiotiques par Dr Alexander Fleming, le 3 septembre 1928, pour que cette mortalité baisse vraiment.

Depuis lors, la technique de césarienne a été mainte fois améliorée et elle est devenue l’intervention chirurgicale la plus connue dans le monde.

Actuellement, la technique la plus utilisée est celle de Misgav-Ladach (dite de Cohen-Stark), mise au point par le Dr Michael Strak de l’hôpital Misgav-Ladach de Jérusalem.

 

 

Toubibadakar


​Les malformations utérines

Les malformations utérines sont des anomalies de développement de l’utérus apparues lors de la fabrication de cet utérus alors que la future femme est encore dans le ventre de sa mère.

Elles passent souvent inaperçues à la naissance.

C’est souvent à l’adolescence que l’on en fait le diagnostic avec des troubles du cycle menstruel comme l’absence de règles.

Parfois, le diagnostic est fait en recherchant les causes d’une infertilité féminine ou des douleurs chroniques.

Les malformations utérines peuvent être classées en trois groupes:

– l’absence totale ou partielle d’utérus,
– la présence de « deux » utérus,
– la présence d’un utérus scindé en deux parties accolées ou cloisonnées.

Il est parfois difficile de différencier d’un utérus double d’un utérus scindé en deux surtout qu’ils ont à peu près les mêmes signes.

C’est l’échographie et l’IRM qui permettent de confirmer le diagnostic.

La chirurgie permet de traiter les doubles utérus et les utérus cloisonnés.

Les causes de ces malformations sont parfois connues.

Ainsi, on citera certains médicaments pris en début de grossesse dont ce fameux distilbène, un médicament mis au point dans les années 30 pour lutter contre les vomissements de grossesse mais qui a donné toute une génération de bébé nés avec des malformations utérines graves.

Heureusement, ce médicament a été définitivement retiré du marché.

Par précaution, certains médicaments sont déconseillés tout au moins au début de la grossesse et il faut consulter un médecin avant toute prise de médicament chez la femme enceinte.

Toubibadakar


​Les malformations du fœtus dues à consommation chez la femme enceinte du « keew »: kaolin: le spina bifida

Le spina bifida est une malformation du fœtus avec une colonne vertébrale incomplètement fermée vers l’anus.

Elle est extrêmement grave et fréquente dans nos régions.

En effet, le kaolin va empêcher l’absorption de l’acide folique par la maman et cette carence en acide folique va créer des malformations neurologiques chez le bébé comme le spina bifida.

Il existe cependant d’autres causes au spina bifida: génétiques infectieuses, médicamenteuses etc.

Le diagnostic peut être parfois fait avant la naissance par l’echographie.

Il est souvent associé à des malformations des pieds, du cerveau (excès de liquide ou hydrocéphalie avec une très grosse tête) etc.

La prise en charge est très difficile et les séquelles très invalidantes pour l’enfant (incontinence anale et urinaire: impossibilité de retenir les selles et les urines).

On n’insistera jamais assez sur les dangers de la consommation de ce kaolin qui devrait être interdit à la vente.

Toubibadakar 


​Les fentes labiales anciennement appelées « bec de lièvre »

Les fentes labiales étaient anciennement appelées « bec de lièvre » mais ce terme est désormais banni à cause de son caractère péjoratif.

Ce sont des anomalies de fermeture de la lèvre supérieure (fente labiale) ou du palais: le « plafond de l’intérieur de la bouche (fente palatine).

Ces fentes peuvent parfois être vues ou suspectées à l’échographie.

Elles peuvent être impressionnantes pour les parents.

Elles sont souvent uniques mais peuvent être associées à d’autres malformations.

Heureusement, elles peuvent être très bien opérées et finissent par devenir une toute petite cicatrice sur la lèvre.

Les causes parfois retrouvées sont la consommation de médicaments interdits pendant la grossesse comme les antiépileptiques (Depakine) ou le tabagisme pendant la grossesse (actif ou passif) ou la consanguinité.

Parfois, on ne trouve pas de cause.

Il ne faut donc jamais fumer en presence d’une femme enceinte !!!

Toubibadakar


Ramadan et allaitement maternel

Comme pour la femme enceinte, jeûner pour une femme allaitante peut compromettre le développement du nouveau-né et du nourrisson.

Le lait maternel est constitué de plus de 85% d’eau. De ce fait, le manque d’eau durant le jeûne peut diminuer la qualité du lait.

Durant les 6 premiers mois de la vie du bébé, si la femme fait un allaitement maternel exclusif, il n’est évidement pas conseillé de jeûner.

Si elle y tient quand même, elle devra aussi prendre l’avis de son médecin pour pouvoir jeûner sans risque pour son bébé.

Si c’est un allaitement mixte, l’interdiction est moins formelle mais un avis médical sera toujours demandé.

Dans tous les cas, pour jeûner, une femme allaitante doit observer quelques précautions:

Elle doit boire suffisamment d’eau: 2,5 litres minimum par jour, ce qui est assez difficile vu la longue diète du jeûne.

Elle doit consommer des aliments favorisant la production de lait: le lait lui-même, des fruits: dattes, amandes etc mais aussi prendre son repas du matin (kheud) en privilégiant les féculents.

Elle devra aussi surveiller le métabolisme de son bébé:

– une diminution du nombre de selles ou une constipation chez le bébé peut traduire une déshydratation liée au jeun de sa mère.

– une diminution de la courbe de poids du bébé traduit une alimentation insuffisante.

– des pleurs inexpliqués ou une irritabilité ou même un calme inhabituel chez le bébé doivent alarmer sur un déficit nutritionnel.

Lui donner de l’eau pour compenser n’est pas la solution car, non seulement le bébé allaité au sein n’a pas besoin de boire de l’eau jusqu’à 6 mois, mais aussi, cela peut entraîner des troubles digestifs comme une diarrhée.

Dans ce cas, la maman doit interrompre son jeun et reprendre l’allaitement au sein.

Les 6 premiers mois d’allaitement exclusif au sein sont déterminants pour le reste de la vie de votre enfant.

De ce fait, ni la médecine ni la religion ne peuvent cautionner de mettre en danger le développement psycho-moteur de votre enfant.

Toubibadakar